Pop Culture : Achat Local
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Pop Culture : Achat Local

Olivier et les Chaïkebo, Jaune, Half Baked, Sexyboy, Les Enfants de Cabot, Les Truites bioniques, String Puppet, Hi-Jack et Misteur Valaire ont plusieurs points en commun. En plus de venir de la région, tous ces groupes indépendants ont réussi à distribuer leurs albums en magasin grâce à Local Distribution. Sans ce service offert par la Société pour la promotion de la relève musicale de l’espace francophone (SOPREF), il aurait fallu qu’ils aillent porter eux-mêmes des albums en consigne chez les disquaires. Or, plusieurs magasins n’offrent même plus cette possibilité. Ils auraient aussi pu se tourner vers une compagnie de disques, mais celles-ci sont de moins en moins enclines à prendre des risques et à signer avec de nouveaux artistes.

Local Distribution sonnait pourtant l’alarme la semaine dernière. Une dette de 150 000 $ risquait de compromettre son avenir et de mener cette entreprise d’économie sociale tout droit vers la faillite. Une demande d’aide a été adressée à la ministre de la Culture et des Communications, Line Beauchamp, qui a finalement donné son accord. "Ce sont de bonnes nouvelles, qui vont nous permettre de regarder vers l’avant plutôt que vers l’arrière", souligne la directrice générale de la SOPREF et de Local Distribution, Martine Groulx.

Pour plusieurs musiciens, l’aide de l’entreprise s’avère inestimable. Yann Godbout de Half Baked est d’ailleurs catégorique à ce sujet. "Si Local fermait, ça serait une grande période de noirceur pour les artistes indépendants", considère celui qui lance très bientôt Half Baked VS The Ghost Underground, le troisième album de son band distribué sur Local. En allant cogner à cette porte, Yann Godbout a trouvé non seulement un distributeur, mais une panoplie de judicieux conseils pour aider à la promo de ses disques. "Côté soutien et structure de la scène locale, c’est un service essentiel."

Même son de cloche chez Olivier Brousseau, qui a fait paraître deux albums "autodistribués" avant de voir son dernier, J’ai mon voyage!, pris sous l’aile de Local. "Ça serait super dommage si Local fermait ses portes. C’est le seul distributeur avec lequel on peut faire affaire en tant qu’autoproducteur." Grâce à son contrat, l’auteur-compositeur sherbrookois a eu droit à de belles surprises. Comme celle de voir une vingtaine d’exemplaires de son album vendus dans un Archambault du Vieux-Québec, où il était disponible en poste d’écoute. Local Distribution lui a également ouvert des portes vers différentes subventions, offertes seulement aux artistes qui font affaire avec une compagnie de distribution professionnelle. C’est ainsi qu’il a pu financer une tournée de spectacles, un vidéoclip et différents articles promotionnels. "Le tag de Local te donne une crédibilité", observe-t-il.

Les problèmes financiers de l’entreprise s’expliquent en partie par le manque de subventions et le déclin de l’industrie du disque. Mais aussi parce qu’une fois qu’ils connaissent un certain succès commercial, des artistes se font recruter par d’autres maisons de disques. C’est ce qui est arrivé à Champion, à Malajube, aux Trois Accords et à DobaCaracol. Heureusement, une nouvelle clause de départ a été ajoutée aux contrats.

"Cette situation dénote une certaine lâcheté de la part des autres compagnies", observe Yann Godbout. C’est sûr que plutôt que d’aller dépister les artistes sur le terrain, il est facile de regarder les palmarès et d’aller repêcher les meilleurs éléments de Local Distribution… Cela dit, nos meilleurs souhaits pour la suite des choses!

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COUPS DE THEATRE

Le Petit Théâtre de Sherbrooke propose le dernier rendez-vous de la série Carte blanche, ce vendredi à 20h, avec la mise en lecture du Nouveau Protocole de Pier Laflamme. La salle accueillera ensuite le Théâtre du Double Signe pour sa nouvelle production, Je ne pensais pas que ce serait sucré, dont les représentations débutent le 7 mars.