Pop Culture : Venues d’ailleurs

Je n’ai jamais immigré. Enfin, presque jamais. Je me suis déjà "exilée" dans l’est du Québec, à Baie-Comeau et ensuite à Rimouski. J’avais beau habiter le même pays, la même province et parler la même langue que les gens de ma "terre d’accueil", j’ai trouvé l’intégration extrêmement difficile et je ne me suis jamais sentie totalement chez moi en région éloignée.

Tout ça pour dire que j’éprouve beaucoup d’admiration pour les gens qui quittent leur terre natale dans l’espoir d’une vie meilleure. Les difficultés d’adaptation doivent souvent s’avérer incommensurables.

Heureusement, il existe des programmes pour leur donner un coup de pouce, et cela par des moyens qui peuvent sembler curieux à première vue. À Sherbrooke, un groupe d’une quinzaine de femmes immigrantes participe au projet TERRE (pour Théâtre-Études-Réseaux-Ressources-Emploi). La formation, visant le développement de leurs compétences en emploi, implique six heures de théâtre par semaine. Encadrées par une équipe du Théâtre des petites lanternes, les immigrantes ont monté un spectacle intitulé Venues d’ailleurs, présenté le 21 mars à 13h et à 15h ainsi que le 22 mars à 19h au Théâtre Léonard-Saint-Laurent.

Le spectacle est constitué de tableaux où les femmes se racontent, parlent de leurs rêves, des préjugés et difficultés qu’elles ont rencontrés, de leur vision de la vie familiale, de leurs préoccupations… Originaires de la Colombie, de l’Algérie, de l’Irak, de la Chine, du Congo, du Togo et du Burundi, elles ont donné une première représentation du spectacle en janvier. Une Québécoise fait aussi partie du groupe. "Parce que ce ne sont pas juste des immigrantes qui ont de la difficulté à intégrer le marché du travail", précise la directrice artistique des Petites Lanternes, Angèle Séguin, qui a écrit la pièce à la suite d’ateliers d’écriture avec le groupe. "Il y a des moments très touchants, même si ça n’obéit pas à une histoire traditionnelle", estime-t-elle.

Par le théâtre, les participantes ont su relever un défi, se faire entendre et gagner beaucoup de confiance en elles. "Ça change complètement le regard posé sur elles", considère Angèle Séguin. "Et le regard qu’elles posent sur elles-mêmes. Ça leur a donné une confiance en elles qu’elles ne s’imaginaient même pas avoir", renchérit Lynne Rochon, qui aide les participantes à élargir leur réseau de relations. La pièce a également fait en sorte qu’elles apprennent le français beaucoup plus rapidement. Bref, les retombées bénéfiques du projet sont légion.

Les représentations de Venues d’ailleurs sont gratuites, mais pour y assister, il est nécessaire de réserver au 819 346-4040. Moi, je suis bien curieuse de voir ça.

JOURNEES MONDIALES DU CONTE

Pour souligner la Journée mondiale du conte, les Productions Littorale organisent un véritable mini-festival du conte. De samedi après-midi jusqu’à mercredi soir, des conteurs de la région investiront différents lieux publics: la Maison de la culture de Brompton, le Café Bohème, le Café Aragon, la Biblairie GGC, la prison Winter, La Mare au diable, la Microbrasserie La Memphré, le salon de thé L’Arbre à palabres et la Brûlerie de café. Tous les spectacles, neuf au total, sont présentés gratuitement. Info: www.productionslittorale.com.