Pop Culture : Amour livre
La littérature franco-ontarienne a connu un important essor au cours des 30 dernières années. La fondation de la maison d’édition Prise de parole par un groupe d’écrivains fut un des points tournants de son histoire en 1973. Depuis, les maisons d’édition se sont multipliées et les auteurs se sont affirmés aux quatre coins de la province comme à l’extérieur. C’est un peu pour faire le point sur tout cela, mais aussi et surtout pour outiller les auteurs de la relève, que l’Association des auteures et auteurs de l’Ontario français (AAOF) faisait paraître cette semaine le document virtuel Naviguer à travers le monde de l’édition: Guide pratique à l’intention d’auteurs en émergence.
C’est principalement en réponse à de nombreuses interrogations sur les rouages du monde de l’édition des auteurs en devenir que le guide a vu le jour. Sous forme de questions-réponses, le guide est divisé en six principaux chapitres, rédigés par trois rédacteurs d’expérience, soit Stefan Psenak, Paul Savoie et Paul-François Sylvestre. Le document est donc ponctué de conseils judicieux et d’explications claires autour de points concrets, tels le choix d’un éditeur, la présentation d’un manuscrit, le contrat d’édition, la distribution du livre ou le rôle de l’auteur dans la promotion de son oeuvre. On s’attaque également aux mythes et réalités de la vie d’auteur, abordant notamment les droits d’auteur, les sources de revenus d’écriture, en plus d’aborder les entrevues avec les médias, de fournir une liste des lieux en Ontario où l’on vend des oeuvres franco-ontariennes, etc. Un chapitre est également consacré aux infrastructures de soutien des auteurs franco-ontariens, avec une liste de maisons d’édition canadiennes. Le guide se conclut avec la description des prix et des bourses disponibles pour les auteurs. À tous les écrivains en herbe qui veulent partir du bon pied! Disponible sur le site de l’AAOF (www.aaof.ca), qui offre également des ateliers d’écriture pour la relève.
Soucieuse de nourrir la réflexion sur la littérature franco-ontarienne, l’AAOF tiendra un premier Forum de concertation du livre franco-ontarien à Ottawa les 30 et 31 mars à Bibliothèque et Archives Canada. Se rencontreront pour l’occasion auteurs, éditeurs, distributeurs, libraires, bibliothécaires, enseignants… pour célébrer les acquis et travailler sur les défis de demain (rayonnement, diffusion, visibilité, présence dans les bibliothèques, fidélisation du lectorat, etc.). Un forum qui pourrait éventuellement être appelé à devenir une table de concertation. Voilà qui nourrira certainement les échanges entre différents intervenants qui sont souvent séparés par la distance et la bureaucratie!
AUTRE RIVE
De l’autre côté de la rivière, l’AAAO présentait cette semaine au conseil municipal de la Ville de Gatineau une lettre demandant d’affecter un pourcentage des surplus budgétaires de fin d’année à la bibliothèque de Gatineau. Lettre qui paraissait dans le quotidien Le Droit du 19 mars. C’est que l’Association d’auteurs de l’Outaouais a pris en compte le rapport sur la bibliothèque de Gatineau de la firme Gagné Leclerc et rappelle quelques constats désolants: la bibliothèque de Gatineau serait jugée au-dessus de la moyenne dans son contexte québécois, mais à l’échelle canadienne, elle se logerait dans le dernier tiers du peloton. Relatant la faiblesse du nombre de lecteurs au Québec et au Canada, l’AAAO rappelle aux élus qu’une bibliothèque publique a un important rôle à jouer pour améliorer la situation et motiver les citoyens à lire. Parmi les difficultés relatées dans le rapport, on dénote des faiblesses quant à l’animation et au service de référence. La collection serait jugée moyenne, alors que certaines succursales souffriraient de "sérieux problèmes d’aménagement".
Sur ce dossier, pourquoi est-ce qu’on n’irait pas de l’avant avec le projet de bibliothèque centrale à Gatineau? Il me semble bien qu’une agglomération de 239 000 habitants serait en droit de bénéficier d’une grande bibliothèque à la collection bien remplie, aux activités bouillonnantes, avec des succursales performantes. Montréal a bien prouvé que ce genre de projet fait bien des vagues au départ, mais finit par être plus que profitable pour ses citoyens… Décidemment, un autre dossier à suivre.