Stages internationaux : Profil: citoyen du monde
Vous avez terminé vos études universitaires et vous rêvez d’une carrière qui vous amènera à voyager, à échanger avec d’autres cultures, à découvrir le monde? Vous brûlez du désir de vous impliquer socialement, de changer les choses? Le travail à l’étranger pourrait être l’emploi que vous recherchez.
Devant un monde marqué par le sceau grandissant des inégalités sociales, de plus en plus de gens ressentent le besoin de lutter: lutter pour responsabiliser les firmes internationales, lutter pour des politiques de développement international et économique plus humaines et durables, lutter pour changer le monde.
Bien que nous nous sentions souvent impuissants devant cette éternelle bataille, celle-ci n’est pas perdue d’avance, laisse entendre David Comerford, le directeur des relations extérieures de CUSO, une organisation non gouvernementale (ONG) canadienne dont l’un des sièges est installé à Ottawa. Depuis quelques années, celui-ci voit naître une sensibilisation chez les jeunes qui lui évoque celle des années 70. "Ils s’inquiètent pour leur avenir, et ce, avec raison. Malgré leur cynisme par rapport à la structure internationale actuelle, ils cherchent un moyen de s’impliquer et veulent améliorer la situation."
Quant à ceux qui se demandent s’ils peuvent véritablement changer les choses, M. Comerford se veut rassurant: "Chacune de nos actions est une goutte dans un océan, mais mises ensemble, elle réussissent à avoir un effet intéressant." Bien entendu, ajoute-t-il, il est difficile d’influencer une société dirigée par des pouvoirs beaucoup plus forts que nous. Malgré tout, la clé d’un monde meilleur peut être trouvée dans l’action à l’échelle locale, où des familles plus démunies pourront bénéficier directement de la mise en oeuvre de projets élaborés spécialement pour elles. Voilà, d’ailleurs, où réside un avantage précieux du travail à l’étranger.
CANDIDAT IDÉAL
Une carrière internationale semble être l’emploi rêvé, mais ce travail exige un certain profil ainsi que des aptitudes, parfois ignorées, qui doivent néanmoins être prises en considération.
Marc Langevin, technicien en agronomie, a travaillé à titre de coopérant pour différents organismes humanitaires pendant plus d’une dizaine d’années. Entre autres, il a oeuvré aux côtés des indigènes de la partie amazonienne de la Bolivie pendant six ans par l’intermédiaire du CUSO, avant de finalement revenir au Québec pour y fonder sa famille.
M. Langevin constate qu’il existe une énorme différence entre partir à l’étranger pour travailler et partir en tant que jeune volontaire pour un projet à court terme. "Si on choisit d’en faire une carrière, il faut comprendre qu’il s’agit d’autre chose que d’aller triper", relativise-t-il. Selon lui, le travail à l’étranger nécessite une motivation et une détermination infaillibles, une adaptation aux différents environnements et rythmes de vie, une capacité à se retrouver seul comme étranger dans une région, une facilité à communiquer et une ouverture d’esprit; les raisons économiques ne doivent évidemment pas être un objectif et le travail sur le terrain doit devenir un mode de vie. Surtout, "il faut être prêt à vivre dans des conditions parfois très difficiles pour une longue période", indique M. Comerford, qui a lui-même travaillé six ans en Afrique du Nord pour Oxfam-Québec.
DES PISTES À SUIVRE
Les emplois offerts à l’international semblent souvent difficiles d’accès, exigeant une expertise précise, la maîtrise de certaines langues ainsi que plusieurs années d’expérience dans le domaine. Le directeur du CUSO avoue qu’il s’agit d’une lacune au Canada. "Il n’existe pas un programme qui répond uniquement aux besoins des diplômés récents. Certains programmes comme CUSO et Oxfam-Québec offrent certains postes outre-mer qui peuvent répondre aux besoins de ces jeunes diplômés, mais il n’y en a pas beaucoup."
Dans une entrevue, ce sont les aptitudes énumérées plus haut qui pèseront beaucoup plus que toute autre qualification. "Ce qui est important, ce n’est pas ton expertise ou tes connaissances techniques en soi, parce que partout dans le monde, il y a des demandes pour un peu de tout. Ce qui est encore plus important est la capacité de chaque individu à s’adapter à d’autres cultures, le désir de vouloir s’impliquer, la capacité d’être très humble et modeste, de ne pas être arrogant envers d’autres cultures. Cela exige une certaine personnalité, un certain caractère."
Quelques trucs: s’impliquer dans sa propre communauté, effectuer quelques voyages humanitaires à l’étranger, apprendre d’autres langues et saisir toutes les occasions possibles, car "ce ne sont pas elles qui viendront vous chercher", précise M. Comerford. "Il faut avoir le sens de l’initiative, faire de la recherche sur Internet, demander à des amis, à des directeurs d’écoles, etc. Ces derniers ont souvent des relations, des informations à partager. Il faut activement aller chercher les occasions: si tu attends, tu peux passer ta vie à attendre. Il ne faut pas se décourager, il faut vraiment foncer."
PAR OÙ COMMENCER?
– www.ccic.ca : Le site du Conseil canadien pour la coopération internationale (CCCI), pour une liste des ONG de la région d’Ottawa.
– www.sopar.ca : Le site de la Société de partage (SOPAR), afin de connaître quelques organismes à but non lucratif de la région de l’Outaouais.