Pop Culture : SOS parc Orford
Société

Pop Culture : SOS parc Orford

Au lendemain des élections, j’ai l’impression que parmi les perdants, il y a la coalition SOS parc Orford. Quand la défaite de Jean Charest dans son propre comté a été annoncée à Radio-Canada, j’ai bien cru que la population sherbrookoise avait décidé de signifier au premier ministre qu’elle en avait assez de sa façon de gouverner à coups de bâillons. Malgré tout, je trouvais singulier que Pierre Reid résiste dans le comté d’Orford. N’est-ce pas dans cette circonscription que se trouve la principale épine dans le pied des libéraux?

Eh bien, malgré la controverse liée à la vente du mont Orford, Charest et son équipe n’ont pas perdu un seul de leurs sièges en Estrie. Le vote a été serré, leur avance a fondu, mais ils sont toujours au pouvoir. La carte électorale est même éloquente. À part un candidat adéquiste, qui s’est faufilé dans Johnson pour ravir un siège au Parti québécois, l’Estrie fait figure de bastion libéral avec l’île de Montréal et la région de Gatineau.

Si y’a une cause qui semble s’être dégonflée ces derniers temps, c’est bien celle de la coalition SOS parc Orford. Un millier de manifestants se sont rassemblés à la veille des élections? D’accord, mais il ne s’agit que du tiers des protestataires réunis pour la même cause, au même endroit, à pareille date l’an dernier. Et on est vraiment loin des 10 000 personnes qui ont marché à Montréal en avril 2006 pour s’opposer à la privatisation de la montagne.

Des artistes chéris de la région – Richard Séguin, Clémence Desrochers, Marina Orsini et Serge Postigo, pour ne nommer que ceux-là – ont eu beau clamer haut et fort qu’un parc national, c’est sacré, que ce bout de terre légué par nos ancêtres pour le bien commun ne devait pas être vendu au privé, rien n’y fit. Au moment où la population tenait en main le moyen de désavouer les pères de la loi 23, elle a plié l’échine et voté majoritairement rouge. Des condos sur le mont Orford? So what! À part une poignée d’irréductibles, la population semble n’en avoir plus grand-chose à cirer. Et cela, même si un sondage CROP a révélé que 66 % des électeurs de la région sont en désaccord avec le projet de privatisation. De toute façon, quel sondage avait prédit le raz-de-marée adéquiste?

Les médias ont-ils trop parlé du dossier du mont Orford? À l’ère du zapping, les gens ont-ils le goût de passer à un autre appel? "Aujourd’hui, devant nous, nos héritiers se font voler", chante Richard Séguin sur son dernier album. Ils se font peut-être voler, mais on a ouvert la porte toute grande aux détrousseurs en leur donnant une chaleureuse poignée de main.

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JAKE AND THE LEPRECHAUNS

Après nous avoir mis l’eau à la bouche en interprétant quatre chansons en première partie de Patrick Watson au Granada, le groupe Jake and the Leprechauns offre deux vrais shows au sous-sol du Bla-Bla, jeudi et vendredi à 21h. La salle est petite, les billets, en vente au Bla-Bla, s’envolent… Faites vite!

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JEANS N’ CLASSICS

L’Orchestre symphonique de Sherbrooke sort de son cadre habituel de la salle Maurice-O’Bready pour investir le Théâtre Granada le temps du concert Hommage aux Beatles avec Jeans n’ Classics. C’est ce vendredi 30 mars à 20h.