Pop Culture : Un chapelet de traditions
Ça doit faire plus de 20 ans que c’est arrivé, mais je m’en souviendrai toute ma vie. Pour ma fête, mes parents avaient décidé de m’amener aux glissades d’eau de Bromont avec une amie. Souhaitant vivement qu’il fasse beau cette journée-là, j’avais épinglé mon chapelet sur la corde à linge la veille, en priant pour que le soleil soit de la partie. Quand mon père avait vu ça, il m’avait sévèrement grondée: "Voyons, Élise! T’es plus intelligente que ça! Tu sais très bien qu’un chapelet sur la corde à linge ne peut pas influencer le temps qu’il fera demain!" avait-il dit en substance. Penaude, j’avais rangé mon chapelet en remerciant le ciel, le lendemain, qu’il fasse beau quand même.
Je crois bien que cette intervention paternelle m’a aidée à ne pas devenir une personne superstitieuse et qu’elle a aiguisé mon sens critique. Depuis, je suis sceptique par rapport à différentes traditions aux allures ésotériques. Je pense ici à la cueillette de l’eau de Pâques. La pratique religieuse a beau ne plus rallier les fidèles, ils seront sans doute encore nombreux à se rendre à Saint-Venant-de-Paquette, dimanche matin aux aurores, pour recueillir l’eau de Pâques. Cette eau qui, paraît-il, reste belle, belle, belle toute l’année et à laquelle on prête des vertus thérapeutiques. En tout cas, il y a quelques années, alors que j’étais journaliste stagiaire, on m’avait envoyée couvrir l’événement. À 4h30, il y avait des centaines de personnes qui déambulaient, flambeaux à la main, pour aller recueillir leur eau sacrée. La profession jusqu’au ruisseau était suivie d’une messe célébrée dans l’église du village. Il n’était que 5h30 du matin, mais le petit temple était rempli à craquer et y’avait longtemps que je n’avais pas vu autant d’ambiance à une messe! Il faut dire que c’est le curé Jolicoeur qui l’animait et que son homélie prenait des airs de show d’humour. Cette année, l’abbé Thompson préside la célébration, qui sera suivie d’un petit-déjeuner au centre communautaire de Saint-Venant.
Tout ça pour dire que je me questionne sur les traditions qui entourent Pâques. Comme celle de se bourrer la face de chocolat pour fêter la résurrection du Christ. Ou encore, cette drôle d’idée de profiter de cette période pour exhiber des animaux de ferme dans un centre d’achats.
LE CHANT DU DIRE-DIRE
Le Théâtre Macache présente sa toute première production, Le Chant du Dire-Dire, les 6, 7, 13 et 14 avril à 20h au centre d’arts La Nef. Cette pièce de Daniel Danis raconte l’histoire d’une famille de quatre enfants orphelins devenus adultes. Il sera temps pour eux de laisser sortir le Dire-Dire, soit tous les mots qu’ils ont refoulés. Les billets sont offerts en prévente à 12 $ au Tapageur ou à 15 $ à l’entrée.
EXPO DES FINISSANTS EN BEAUX-ARTS
La Galerie Foreman présente, jusqu’au 14 avril, le travail des finissants en beaux-arts de l’Université Bishop’s. Intitulée Communitas, l’exposition présente des oeuvres en installation, dessin, peinture, photographie et peinture autour du thème de la communauté.