Pop Culture : L'OCSG est mort, vive l'OSG!
Société

Pop Culture : L’OCSG est mort, vive l’OSG!

On avait déploré sa mort. L’Orchestre des concerts symphoniques de Gatineau rendait l’âme l’an dernier après plus de 20 ans d’existence, et ce, non sans laisser de tache. En effet, la Ville de Gatineau a hérité de la marge de crédit qu’elle lui avait octroyée en 2003 et que l’orchestre n’avait jamais réussi à éponger, en plus de sa dette importante. Et comme l’annonçait alors Le Devoir dans un texte paru le 24 février 2006, "la ville de Gatineau [était] désormais la seule des dix plus grandes villes du Québec à ne pas avoir d’orchestre symphonique".

Qu’à cela ne tienne, un certain travailleur de l’ombre voyait déjà grand… Ce n’est donc pas à une renaissance qu’on assiste ici, mais bien à un réel enfantement puisque le nouvel Orchestre symphonique de Gatineau (OSG) n’a point d’attache avec celui qui l’a précédé.

L’idée germait depuis belle lurette dans la tête du chef Yves Léveillé, directeur intérimaire du Conservatoire de musique du Québec à Gatineau. Mais, ne voulant pas "jouer dans les plates-bandes" de l’orchestre en place qui claudiquait, celui qui enseigne la clarinette depuis 1985 a pris son mal en patience.

Quand le glas a finalement sonné pour l’ancien orchestre, il a réuni des gens "solides" autour de son précieux projet. Après avoir fait germer un plan d’affaires bien huilé, Yves Léveillé et son équipe ont convaincu le Conseil des arts et des lettres du Québec qui, en donnant son appui au projet, a réduit à néant les scepticismes soulevés jusqu’alors au conseil de la Ville.

Il faut dire que l’OSG n’a rien laissé au hasard… Grâce à ses appuis à des partenariats avec différents organismes, compagnies et écoles de musique, il s’est assuré qu’aucun concert ne serait déficitaire puisqu’ils seront tous financés avant même d’être présentés.

En voulant créer un orchestre "digne de la quatrième plus grande ville du Québec", Yves Léveillé signale le grand nombre de musiciens professionnels de la région qui ont la compétence d’offrir des concerts de "haut calibre". Et quel est le mandat de cet orchestre qui compte dans sa cour de récréation le puissant Orchestre du Centre national des Arts (OCNA)? Présenter un répertoire classique, cela va de soi, mais populaire aussi. "Nous voulons être proche de la population, que les gens s’identifient à leur orchestre symphonique", d’expliquer Yves Léveillé.

En tout, 57 musiciens formeront l’OSG. Du lot, aucun n’a un poste garanti. Le chef et directeur artistique souhaite faire des rotations, afin d’offrir leur chance à différents musiciens. "Il y aura de nouveaux visages dans l’orchestre pour les trois prochaines années", relève-t-il.

Et à quoi rime donc la première saison de l’OSG? À une grande diversité musicale, ma foi non dépourvue d’audace[SR1]! La saison s’ouvre avec Natalie Choquette dans La Complainte des dames de ces messieurs, où elle incarne les épouses frustrées des Bach, Mozart et Puccini. Marie-Michèle Desrosiers offre sa Symphonie de Noël en compagnie de la Chorale du Conservatoire de musique de Gatineau. Noël Samyn rend un Hommage à la chanson française avec les Ferré, Brel, Brassens, Montand, Aznavour et autres. Le jeune chef associé des Violons du Roy, Jean-Marie Zeitouni, dirigera l’OSG pour un concert à saveur de contes de fées avec notamment Le Songe d’une nuit d’été de Mendelssohn. La saison se termine avec 100 musiciens et 200 choristes qui interpréteront la Neuvième Symphonie de Beethoven.

Dans son collimateur, Yves Léveillé voit l’orchestre participer à différents festivals et concerts d’envergure, mais il n’appuie pas sur l’accélérateur. "On ne veut pas partir en grand et se retrouver avec un robinet vide! […] À long terme, je souhaite que l’orchestre symphonique devienne la pierre angulaire des organismes de musique en région. Nous sommes prêts à travailler avec tout le monde!" Il ne reste qu’à souhaiter longue vie à l’OSG! Info: www.osgatineau.ca