Pop culture : Tour de force
Société

Pop culture : Tour de force

Avec la Fête du lac des Nations qui débute mardi et l’ouverture du marché de la Gare la semaine dernière, Sherbrooke s’anime ces temps-ci. Et même si vous croyez bien connaître la ville, je vous propose d’en découvrir d’autres facettes à travers le tour de la cité Par le chemin des fresques.

J’ai eu la chance d’assister à l’avant-première en début de semaine. Oubliez les tours de ville ennuyeux où l’on se fait bombarder par un cortège de renseignements historiques. Par le chemin des fresques est une visite captivante, qui nous réserve une multitude de surprises en nous plongeant au coeur des années 50. Durant deux heures et demie, le trajet nous mène du marché de la Gare jusqu’à la murale de la rue Alexandre. Entre-temps, les visiteurs longent une petite partie du lac des Nations, passent par le domaine Howard, zieutent quelques belles résidences du Vieux Nord, bifurquent par le Granada et s’arrêtent au pied de trois murales pour connaître les secrets qu’elles recèlent.

En plus d’apprendre plein de choses sur l’histoire de ma ville, j’ai été charmée par la performance des comédiens. À eux quatre, Lysanne Gallant, Michel-Henri Goyette, Éric G. Langlois et Marianne Roy incarnent 15 personnages. Et chacun leur tour, ils nous animent dans le bus, dont on monte et descend à un rythme qui ne laisse aucun répit. Leur capacité d’improvisation force l’admiration. J’ai tellement ri d’entendre Mary O’Malley, incarnée par Marianne Roy, dire à un monsieur qui attendait dans son camion à un feu rouge: "Coudonc! Vous me faites de l’oeil, vous, là!"

Si le parcours est plutôt placé sous le signe de l’humour, la finale prend un accent plus dramatique, tout aussi réussi. Au pied de la fresque Les Belles Années, un couple souhaite se marier, mais n’arrive pas à obtenir le consentement du père de la jeune fille. Une religieuse incarnée par la magnifique Lysanne Gallant aidera à régler le différend.

Cette dernière est d’ailleurs la metteure en scène de cette grande pièce à aires ouvertes. À la fin du tour, les cheveux en bataille après avoir enlevé sa capine de soeur, elle soulignait à quel point il se déroule un autre show en coulisses. Et comment les comédiens doivent faire preuve d’une souplesse à toute épreuve. "C’est comme un théâtre de rue. Il faut toujours s’adapter." D’ailleurs, il paraît que certaines journées, des clients de la taverne d’en face se joignent au duo country de Carmen Trudel et Bernie St-Hilaire pour chanter quelques airs dans le décor des murales du coin King Est et Bowen Sud.

J’avais déjà participé à Traces et Souvenances il y a quelques années, mais je ne me rappelais plus à quel point ces visites guidées théâtralisées sont bien orchestrées. Intéressants à écouter, les textes d’Anne Dansereau entremêlent habilement anecdotes et faits historiques. Bref, ce plongeon dans les années 50 pourrait bien, comme à moi, vous faire encore plus apprécier la ville. Et ça représente une chouette activité à faire avec la visite.

Le tour a lieu les samedis et dimanches à 14h à partir du 7 juillet. Info et réservations: 819 842-4710 ou www.tracesetsouvenances.com.