Pop Culture : Où sont les groupes locaux?
Société

Pop Culture : Où sont les groupes locaux?

Ceux qui me connaissent savent à quel point j’aime la Fête du Lac des Nations. De tous les festivals, c’est mon préféré. J’ai tellement de bons souvenirs associés à cet événement: le toit de la tente SAQ qui voulait sauter au premier passage de DJ Champion, les feux d’artifice, les soirées étoilées magnifiées par des amours naissantes, la grande scène qui donne sur le lac, le splendide tableau de la pleine lune se levant derrière le mont Bellevue après un show de Loco Locass… Et je tiens à le répéter: la programmation de cette année se place, selon moi, une coche au-dessus de celle du 25e anniversaire de l’année dernière.

Par contre, où sont les artistes locaux cette année? Je me rappelle avoir déjà vu Voluntad, Paul Shine, Habana Café jouer au festival. Mais cette année, rien à part l’Ensemble à vents de Sherbrooke et l’Orchestre Broadway. Rien qui nous donne envie de danser, verre de bière à la main, comme si demain n’existait pas. D’accord, peut-être l’Orchestre Broadway y est-il arrivé, mais l’ensemble ne propose que des reprises de succès: pas de compos originales. Et Vincent Vallières, me direz-vous? On s’entend qu’on ne peut plus parler de lui comme d’un artiste local. Et c’est tant mieux si le Québec a su adopter notre rouquin préféré.

Cela dit, ce n’est plus un secret pour personne: la scène locale sherbrookoise foisonne de talents. Pour les avoir vus à l’oeuvre sur une scène à quelques reprises, je peux vous dire que Jaune et Pete Möss auraient fait lever le party dans la tente SAQ aussi bien et peut-être même mieux que Les Breastfeeders et La Loi des cactus. Et j’ai en tête plein d’autres bands qui auraient très bien pu se faufiler dans la programmation. Comme Les Truites bioniques, Les Conards à l’orange et Misteur Valaire, dont on ne cesse d’entendre parler depuis que le plancher d’un café à Tadoussac s’est effondré, victime de l’ardeur du public.

Une longue entrée en matière pour mettre en lumière la pertinence de la programmation du OFF Fête du Lac. Chaque soir, au Téléphone rouge, des formations locales partagent l’affiche avec des bands émergents comme Les Amis au Pakistan et We Are Wolves. Après les Suspects de service, qui ont organisé une soirée littéraire avec nul autre que Christian Mistral, et les fabuleux Jake and the Leprechauns qui jouaient mercredi, il reste encore les prestations de Half Baked, Banjo Consorsium, The Random Partition Occurs Through Nowhere, Tuxedo Grrrls et du Monde dans le feu. J’ai vu la plupart en spectacle et je vous dis: c’est du béton. Je suis une fan de Half Baked, Banjo et Tuxedo Grrrls. J’adore voir aller Le Monde dans le feu; un mec tout seul, mais complètement survolté, qui fait du karaoké sur ses propres chansons. Et le festival se conclut dimanche avec un aperçu de la prochaine création des Turcs Gobeurs d’opium, une jeune troupe de théâtre sherbrookoise inventive et audacieuse. Bref, le OFF remplit pleinement sa mission de proposer une programmation alternative au festival commercial. Que demander de mieux? Le don d’ubiquité pour pouvoir profiter des deux événements en même temps.