Pop culture : Piteux palais
Selon la rumeur qui rampe dans les corridors de la Maison du citoyen et qui défraie la manchette, la Ville de Gatineau aurait mis une pancarte "À vendre" devant son Palais des congrès et serait à considérer l’offre d’une entreprise privée voulant en faire un édifice à bureaux. Enfin! Cette vieille bâtisse déficitaire n’a plus beaucoup à offrir tellement elle est désuète et mal foutue. Je concède qu’il faille trouver rapidement une solution de rechange, mais qu’on se débarrasse de ce boulet qui n’a plus rien d’un palais! Il en aurait coûté des millions de dollars pour le rénover, laissons cela à d’autres!
La Ville songe depuis plusieurs années à se défaire de son palais, mais son bail restrictif interdisait de lui donner une autre vocation. Cette vente annulerait donc cette clause et permettrait à la Ville de trouver un espace plus adéquat à offrir aux milieux corporatif et culturel.
Ces dernières années, le Salon du livre de l’Outaouais (SLO) se voyait dans l’obligation de refuser une vingtaine d’éditeurs par manque d’espace – ce qui freinait inévitablement son expansion. De plus, le visiteur attentif pouvait apercevoir des barils d’eau au sol en raison du toit qui coulait: pas très chic pour un événement de cette importance! Bref, l’édifice est dans un piteux état et entraîne un déficit d’exploitation de plusieurs centaines de milliers de dollars annuellement. Est-ce qu’on ne pourrait pas investir cet argent ailleurs? En rénovant un établissement existant (édifice de la Fonderie?) ou en construisant un nouveau palais digne de ce nom?
Le Centre des congrès du Hilton du Lac-Leamy étant trop petit ou trop cher pour des événements comme le SLO; la Ville se doit d’offrir un autre établissement où les congrès, conférences, expositions, pourraient prendre place, en assurant du coup aux hôteliers de ne point perdre cette clientèle au profit d’Ottawa.
D’une façon comme d’une autre, la Ville doit revoir nombre de ses institutions dans le centre-ville afin de le revigorer et de rentabiliser ses espaces vacants. Son appui à l’Espace Dallaire prouve déjà son ouverture aux projets d’envergure. Espérons seulement qu’elle fera encore preuve d’audace pour un nouveau centre des congrès et, éventuellement, une bibliothèque centrale, notamment.
MÊME RENGAINE!
Plusieurs d’entre vous sont sans doute exaspérés d’entendre encore les médias se plaindre des services en français dans les différents événements de la capitale. Il est vrai que ça revient dans l’actualité chaque année sans que rien ne bouge… Mais c’est justement ça qui me met en rogne!
Deux "grands parleurs, petits faiseurs" de festivals en font la démonstration cette semaine. Il y a d’abord la Super Ex d’Ottawa du 16 au 26 août au Parc Lansdowne… Le directeur de la programmation et du marketing, Joe Pavia, m’annonçait l’an dernier que la traduction du site Internet (www.ottawasuperex.com) était prise sérieusement en charge et qu’il augmenterait le ratio d’artistes francophones – songeant même à y consacrer une scène en 2007. Résultat? Rien de cela n’a été fait, et on en est à la 119e édition… Il y a bien quelques noms francophones sur les différentes scènes (j’en dénombre cinq inconnus, mis à part Gregory Charles), mais auront-ils vraiment le loisir de s’exprimer dans leur langue? Le "Canadian Magic Champion Eric Leclerc" s’adressera-t-il à la foule en français? "Super Ex: c’est vous!", dit le slogan. Vous qui? Au moins 40 % des visiteurs de la "super exposition" sont francophones.
Même rengaine du côté de Capital Pride 007 (du 17 au 26 août). Sur le site www.prideottawa.com, lorsqu’on clique sur la minuscule icône "En français", ce message apparaît: "Nous avons besoins des bénévoles pour aider avec traduction!". On sollicite ainsi le travail bénévole puisque cette année encore, aucune part du budget n’a été allouée à la traduction! Des volontaires? Comment peut-on accepter pareille situation alors que deux universités de la région offrent d’excellents programmes en traduction?
Lucie Pagé prononcera une conférence dans le cadre de Diversité. photo: Robert Etcheverry |
QUE DU POSITIF
Il y a de ces initiatives qui réjouissent en tous points! L’événement Diversité de la Ville de Gatineau en est une: trois journées d’échanges interculturels au centre-ville du 17 au 19 août. Sous le thème "Mélomanie de l’Aubry", le vendredi soir sera coiffé de la musique d’ici avec les formations Rackham, Oscar Parade, Xénosphère, Mr. Rubber Finger, Gurooves, et Les Fourmis intersidérales à la place Aubry. Ce même endroit se transformera le samedi avec "Les cultures de l’île": activités de loisir et sports, souper de blé d’Inde Poésie en folie animé par Alain Albert, performances de La Tuque Bleue, Carolle Bertrand, Migual Rodriguez et Frank Lindo Soul Review. Enfin, dimanche sera déclaré Journée gatinoise de célébration de la diversité avec animation, prestations folkloriques, dégustation de mets, expositions d’art, salon des religions, ainsi qu’une conférence de l’écrivaine et journaliste gatinoise Lucie Pagé, suivie de contes avec Jacques Falquet. Ramesha Drums, TunzSounds, ZPN et Patrice Servant cloront cette journée spéciale à la Maison du citoyen. Et c’est gratuit! Info: www.gatineau.ca