L'interrogatoire : Emmanuelle Seigner: ultra
Société

L’interrogatoire : Emmanuelle Seigner: ultra

L’actrice française Emmanuelle Seigner fait le saut en musique et pose sa voix sur le rock sombre et classieux d’Ultra Orange. Dix questions à une fille à qui tout réussit.

L’entretien se déroule en tête à tête dans une grande pièce aux murs lambrissés du chic Hôtel Le St-James, là où Emmanuelle Seigner s’est arrêtée pour parler de l’album Ultra Orange & Emmanuelle.

Voir: Quelles sont vos obsessions du moment?

Emmanuelle Seigner: "Le temps. J’ai toujours peur de ne pas avoir assez de temps pour accomplir tout ce que j’ai à faire."

Jugez-vous votre sort enviable?

"Oui, vraiment. Je pense que j’ai beaucoup de chance."

Nommez trois artistes que vous aimez.

"Lou Reed, Elvis Presley (un de ses enfants se prénomme Elvis) et Kurt Cobain."

Oseriez-vous en nommer trois que vous n’aimez pas?

"(Pouffe de rire.) Oh, y en a plein que j’aime pas! Mais je n’aime pas dire du mal des autres, c’est négatif."

Qu’est-ce que vous êtes incapable de refuser?

"La nourriture. Je suis une gourmande!"

Qu’est-ce qui vous fait encore peur?

"Plein de choses! Mais c’est vrai que depuis que je suis montée sur scène pour chanter avec le groupe, j’ai moins peur (Ultra Orange et Emmanuelle Seigner ont donné plusieurs spectacles et d’autres suivront, dont un possible passage aux prochaines Francos de Montréal, ndlr). Le premier concert, j’ai cru que j’allais mourir; j’ai vomi… Ah là là, mais c’était un truc de dingue! Ça m’a attrapée! J’avais jamais connu ça. Le ventre à l’envers, je ne pouvais plus parler à personne. En fait, ça a été tellement violent que maintenant c’est vachement plus facile! Après le concert, quand ça s’est bien passé, c’est génial, on flotte. Mais la peur avant! J’en tremblais une semaine avant le concert. Le matin du premier spectacle devant les médias à Paris, mon mari (le réalisateur Roman Polanski) me voit arriver au petit-déjeuner et me demande: "Ça va?" "Non, j’ai hâte qu’on soit demain!" (Elle rigole.) Mais tout ça a vraiment débloqué quelque chose en moi."

Qu’est-ce qui vous met encore en colère?

"Bah, je sais pas… je ne me mets vraiment pas souvent en colère. Et pourtant j’aurais toutes les raisons d’être en colère puisqu’il y a tellement de choses horribles et injustes mais je n’ai pas envie de rentrer dans la démagogie."

Même pour un million, qu’est-ce que vous ne feriez pas?

"Mais il y a plein de choses que je ne ferais pas. J’ai refusé des pubs pour 7 millions d’euros ou quelque chose comme ça. Je ne suis pas achetable, l’argent n’est pas mon but, sinon je n’aurais pas fait ce disque! (Elle rigole.) Je sais très bien que cette musique n’est pas très commerciale. Je ne suis pas attirée par les choses très commerciales, bien que j’aimerais en faire. Bon, cette année, j’ai eu la chance de faire partie de La Vie en rose, un film qui a obtenu un très grand succès commercial, mais en règle générale, je suis plus attirée par les choses underground, c’est plus ma personnalité."

Qu’aimeriez-vous oser faire?

"Rien; j’ose tout faire, comme monter sur scène pour chanter 16 titres devant tout Paris. Reste que j’aimerais bien sauter en parachute! Ça me titille mais j’entends des histoires de gens qui se sont blessés et ça me fait peur."

Que pensez-vous des journalistes?

"Que du bien! En ce moment, les journalistes, ils sont super avec moi! Mais quand j’ai démarré, quand j’ai fait Frantic et Lune de fiel avec mon mari au début de ma carrière, les journalistes ont été durs avec moi. Ils me jugeaient comme une femme et non comme une actrice. Depuis un bon moment, mon rapport avec la presse et les journalistes est très bon."

Ultra Orange & Emmanuelle
Ultra Orange & Emmanuelle
(RCA/Sony-BMG/Remstar/Select)