Pop Culture : La voix écolo
Société

Pop Culture : La voix écolo

Depuis quelques semaines, on peut voir de nouvelles publicités s’apparentant à celles du bonhomme bleu, qui nous incitait à devenir plus actif et à manger mieux. Cette fois-ci, on a affaire à un petit saint couronné du symbole de recyclage, ces fameuses trois flèches qui tournent en rond. Le p’tit bonhomme nous demande: "Entendez-vous la voix écolo en vous?"

Je ne sais pas pour vous, mais de mon côté, j’ai remarqué à quel point cette voix m’assaille de plus en plus. Si je commande un plat pour emporter, je me sens coupable de manger dans du styromousse; si je suis en retard au bureau, je me sens coupable d’utiliser ma voiture; si j’ai un plat de plastique au contenu tout pourri dans mon frigo, je me sens coupable de le jeter; si j’ai oublié mes sacs de magasinage, je me sens coupable de laisser la caissière emballer mes emplettes dans du plastique; si j’ai envie de pipi au bureau, je me sens coupable d’utiliser les serviettes en papier pour me sécher les mains…

Bref, la voix résonne si fort qu’il m’arrive parfois qu’elle me gâche mon fun. Mon meilleur souvenir de l’été est sans contredit cet après-midi passé sur le lac L’Achigan dans les Laurentides. Un superbe plan d’eau bordé de cossues résidences de gens riches, comme des joueurs du Canadien, ou Michèle Richard, qui possèderait un chalet sur l’une des îles. Cet après-midi-là, j’ai profité d’une balade en bateau à moteur pour découvrir un nouveau sport: le wakeskate. C’est comme du wakeboard, sauf que les pieds ne sont pas fixés à la planche. Quel sentiment grisant de sortir de l’eau et de se laisser tirer à toute allure sur le lac scintillant sous les chauds rayons du soleil. Après mes trois petites balades, je suis remontée à bord du bateau avec un air triomphant, mais assombrie par ma maudite voix écolo. Avec les problèmes d’algues bleues, qui n’ont toutefois pas encore envahi le lac L’Achigan, je me sentais coupable d’avoir fait ma part pour polluer le lac.

J’ai reçu cette semaine une pétition contre les sports de plein air motorisé et je ne l’ai pas signée. Parce que mon plus bel après-midi de l’été m’est revenu en tête.

Depuis longtemps, je me sens conscientisée par rapport à l’environnement. Je fais ma part en recyclant, en laissant ma voiture à la maison le plus souvent possible, en évitant la sécheuse… Et bientôt, je pourrai composter grâce aux nouveaux bacs bruns de la Ville de Sherbrooke. Car j’avais oublié… Je me sens aussi coupable quand je coupe des légumes!