Société

Pop Culture : Rien de gênant

On a souvent l’impression que l’herbe est plus verte chez le voisin. Mais lorsqu’on l’observe de plus près, on constate que notre gazon, au fond, n’est pas si pire que ça, même qu’à bien y regarder, il a beaucoup plus de tonus. C’est un peu le sentiment que j’ai éprouvé en assistant à la revue musicale Flower Power – elle reprend des succès de la fin des années 60 et du début des années 70 – présentée en supplémentaire jusqu’au 22 septembre au Casino du Lac-Leamy. J’avais bien aimé Showtime, anthologie musicale du XXe siècle qu’abrite la salle J.-Antonio-Thompson depuis deux étés. Quelques détails en ce qui a trait à la mise en scène et la durée du spectacle – un peu trop longue à mon goût – m’avaient agacée, mais rien de majeur n’avait gâché ma soirée. Aussitôt le rideau du cabaret de Gatineau levé, je n’ai donc pu m’empêcher de comparer les deux productions, même si j’étais bien au courant que chacune exploitait un créneau fort différent. C’était plus fort que moi…

Peut-être est-ce mon petit côté chauvin, mais j’en suis vite venue à la conclusion que le projet des Productions Fidel n’a rien à envier à personne. Il est vrai qu’on le peaufine depuis quatre ou cinq ans. Or, Showtime aurait pu plafonner, choisir de ne pas se renouveler. Ça ne s’est pas produit. Et c’est tout à l’honneur de ses producteurs. D’année en année, le spectacle a amélioré ses enchaînements, sa mise en scène, ses costumes. Et aujourd’hui, on nous présente un spectacle haut en couleur qui fait danser la foule après seulement quelques chansons. Je vous mets au défi de me nommer cinq artistes qui réussissent cet exploit. Car c’est un exploit. Les spectateurs, un peu timides, attendent souvent la fin d’un show pour se déhancher. Aussi, avez-vous déjà remarqué le plaisir qu’ont les musiciens et interprètes à être ensemble sur scène; la beauté des costumes flamboyants créés par la designer de Trois-Rivières Caroline Trépanier; les chorégraphies dynamiques? Non, aucun détail n’a échappé à l’équipe. Et c’est sans doute ce qui explique que Showtime a affiché complet pendant 27 représentations en 2006, et qu’il a encore accueilli des foules nombreuses cet été.

Il m’est arrivé d’entendre des commentaires teintés de négatif à propos de la production trifluvienne. La plupart concernaient le prix un peu élevé du billet. Mais jamais je n’ai capté de propos qui mettaient en doute la qualité du spectacle. Jamais personne ne m’a avoué s’être ennuyé. Même les détracteurs des revues musicales se font prendre au jeu. Oui, on peut être fier de Showtime. Par ailleurs, je me souviens qu’au tout début du projet, les Productions Fidel caressaient des rêves de grandeur. Sont-ils toujours vivants? J’espère que oui. Car il me semble que le show paraît mûr pour de nouveaux défis. À quand le voyage dans un des casinos du Québec?