C'est le temps de vendre… et d'acheter!
Société

C’est le temps de vendre… et d’acheter!

Est-ce avantageux, ces temps-ci, d’acheter ou de vendre une maison à Sherbrooke? Il semble que oui, car le marché tend vers l’équilibre.

On dit que lorsque les États-Unis attrapent un rhume, son voisin du nord éternue. Cette maxime ne semble toutefois pas s’appliquer au marché de la vente de maisons. La crise hypothécaire qui secoue présentement les Américains ne devrait pas trouver d’écho jusqu’ici. Elle a été engendrée par le taux élevé de prêts à risque, qui se situait à 22 % aux États-Unis, alors qu’au Québec, seulement 5 % des nouveaux crédits octroyés pour une hypothèque se font à taux risqué.

Selon l’agence AFP, certains Américains désespèrent tellement de vendre leur propriété qu’ils font appel à saint Joseph. La nouvelle lubie: enterrer une statue du saint père de Jésus près de la pancarte "À vendre". Et la tête à l’envers de préférence, pour qu’il soit inconfortable et exauce le souhait du vendeur le plus rapidement possible!

Les Sherbrookois qui cherchent à vendre leur propriété n’auront pas besoin de recourir à cette drôle de superstition. Selon les agents Jean-François Bérubé et Jean-François Toutant, le marché de l’immobilier en Estrie tend présentement vers l’équilibre. Associés depuis 1999, Bérubé et Toutant sont à la fois agents et courtiers chez Royal Lepage Évolution. Ce qui signifie qu’en plus de vendre des maisons, ils coachent une dizaine d’agents immobiliers indépendants. M. Toutant considère que le marché est présentement formidable. "Depuis 2005-2006, on se fait dire que ça va ralentir, mais en réalité, ça fait juste augmenter."

Le vendeur doit toutefois faire preuve de plus de patience, car le délai de vente s’étire. Une maison unifamiliale à vendre en plein coeur de Sherbrooke a besoin d’environ 80 jours pour trouver preneur. "Et on a moins d’offres sur une même maison", observent les deux agents. Le marché actuel fait en sorte qu’une personne qui se cherche une maison en trouvera huit correspondant à ses critères. "Le marché est encore un peu en faveur du vendeur, souligne Jean-François Toutant. Mais on tend vers l’équilibre."

Quelques signes de ralentissement se font toutefois sentir. Bérubé et Toutant remarquent notamment une baisse du marché des résidences secondaires. "La peur des algues bleues a peut-être refroidi les acheteurs", souligne Toutant. La région de Magog-Orford a aussi été affectée par l’instabilité entourant le Parc du Mont-Orford. Le marché des condos subit également un ralentissement par rapport à celui des maisons unifamiliales. Le ratio se situerait à 10 ou 12 condos à vendre pour un acheteur. Un marché équilibré se situe à un taux de 10 pour 1.

Avec son bas taux de chômage et d’inoccupation des loyers, Sherbrooke offre donc un excellent marché pour l’immobilier. Et Jean-François Bérubé entrevoit encore de bonnes années, notamment grâce à l’implantation de la multinationale Charles River à Sherbrooke. "Juste ça, c’est 1000 emplois!" lance-t-il. Bref, pas de quoi enterrer saint Joseph!