Pop culture : Le vert vous va si bien!
Ainsi, les Québécois se prennent pour les nombrils verts du monde! C’est du moins ce qu’ils prétendent lorsqu’ils se font sonder sur la question de la sensibilité environnementale en se révélant plus verts qu’un green de golf! Le journaliste environnemental François Cardinal s’est intéressé à cette question dans Le Mythe du Québec vert (Voix parallèles). À la lumière de son portrait global rigoureux, il semblerait plutôt que la Belle Province ait le teint vert pâlot et qu’elle soit plutôt championne dans sa consommation d’énergie – troisième au monde per capita -, dans les émissions de gaz à effet de serre – en hausse de 6,6 % entre 1990 et 2003 -, ainsi que dans la production de déchets – en hausse de 62 % dans les 10 dernières années. En cette Semaine québécoise de réduction des déchets (jusqu’au 21 octobre; www.sqrd.org), voilà que la question se pose quant à cet idéalisme démesuré et à notre bon vouloir versus nos bonnes actions. Puisque "comme consommateur, [on] a le pouvoir de changer les choses" (dixit les artistes vantant le papier hygiénique recyclé de Cascades sur petitgestevert.ca).
Faisant écho au constat navrant de Cardinal, la journaliste indépendante et diplômée en sciences politiques de l’Université d’Ottawa Cécile Gladel fait paraître cette semaine L’Écolo écono (Les Intouchables), un petit guide d’astuces, d’idées et de conseils à consulter l’année durant pour faire des choix écolos sans trop se dégarnir le portefeuille! Cette bible du consommateur et du citoyen éco-intelligent propose une quarantaine de gestes par saison, en plus d’un projet important par mois, allant de la peinture écolo aux noix pour la lessive, en passant par les tisanes en vrac et les plantes purificatrices. Une légende classe les économies engendrées par chaque action – de faibles à importantes -, ainsi que les gestes, de faciles à difficiles. En évitant le prêchi-prêcha, la journaliste avertie cite des sources crédibles, donne des outils, sites Internet et adresses – dont je lui reprocherai la concentration montréalaise! – et fournit, en annexe, des informations complémentaires.
Ce qui m’a sauté aux yeux en parcourant le manuel – notamment avec la suggestion de la DivaCup comme option de remplacement des tampons -, c’est le fait que les femmes sont de grandes pollueuses! C’est vrai, quoi! Notre génétique et notre coquetterie coûtent cher à l’environnement! Pensons à tout ce que nous jetons lors de nos menstruations, sans compter la pollution liée aux produits de beauté: des bandes épilatoires aux pots de crème, du colorant à cheveux au maquillage! En bonne personnalité féminine bien de son époque, Cécile Gladel propose des solutions à tout ce gaspillage.
Malgré tous les bons gestes déjà entrepris, ce guide devrait m’aider à mieux réfléchir au jour le jour. C’est pathétique d’avoir besoin d’un guide? À qui le dites-vous?! Il n’y a pas 15 ans, les écoles abordaient à peine les questions environnementales, ne possédaient pas de bacs à recyclage et effleuraient timidement la matière de l’écologie. Aujourd’hui, la donne a changé. Et bien que la génération actuelle soit plus proactive que la précédente, ce n’est pas celle qui s’est fait bourrer le crâne des grands enjeux environnementaux dès l’enfance. La suivante sera donc intraitable, du moins, je l’espère. En attendant que nos enfants nous en apprennent plus que les médias sur les gestes écolos au quotidien, on peut toujours inscrire l’achat d’un guide comme L’Écolo écono ou d’un ouvrage percutant comme Le Mythe du Québec vert comme prochain geste "vert lime" à notre calendrier. Pas que vous allez sauver des arbres en l’entreposant dans votre salle de bain ou sur votre table de chevet, mais en le lisant par bribes, vous pourriez bien vous retrouver à employer la tirelire verte lors de vos prochains achats. C’est le pari que ces deux auteurs ont pris! Et cela pourrait peut-être, qui sait, donner un peu de chlorophylle au vert pâle de notre cher coin de pays.