Pop culture : La relève s'organise à Magog
Société

Pop culture : La relève s’organise à Magog

Pour une raison qui m’est encore obscure, j’ai habité trois ans à Magog, cette jolie ville touristique des Cantons-de-l’Est. Pourtant, durant cette période, je travaillais en plus d’étudier à Sherbrooke. La petite demi-heure de route entre Magog et Sherbrooke, je me la tapais souvent. Si ce n’était que du travail et des études, ça n’aurait pas été bien grave. Ce qui était problématique, c’est que je redescendais plusieurs fois à Sherbrooke en soirée pour aller au théâtre, voir des films et surtout, des shows de musique. J’ai toujours suivi la scène locale avec grand intérêt.

C’est peut-être moi, mais je m’emmerdais solide à Magog! J’avais parfois l’impression que cette ville était envahie par les baby-boomers et qu’un exode des gens dans la vingtaine avait sévi. Sans blague, le truc qui me dérangeait, c’est qu’il m’était impossible d’avoir une vie culturelle bien remplie en cette ville. Soyons clairs: Magog est un endroit magnifique et plusieurs infrastructures culturelles y jouent très bien leur rôle. Toutefois, il manquait quelque chose à Magog pour le boulimique de culture émergente que je suis. Je n’étais pas capable de mettre le doigt dessus… jusqu’à tout récemment.

Il y a de la nouveauté sur la scène culturelle magogoise. Le complexe immobilier Les 4 vents change de vocation et devient Le Migrateur. Il s’agit d’un projet visant à développer et à appuyer le talent de la relève musicale de la région. La bâtisse située au 2343 de la route 112 subit présentement une petite cure de jeunesse. On y aménage, entre autres, un studio d’enregistrement et des locaux de pratique. Plusieurs artistes de la région prévoient déjà s’y installer (Les Enfants de Cabot, Rosalma, Greenwood et Fanny Grosjean).

Marie-Claude Meunier est à la tête de ce projet. Son objectif est de créer un réseau, un lieu d’échanges intergénérationnels: les jeunes sont aidés par les groupes établis de la relève et ceux-ci reçoivent à leur tour des formations données par des professionnels. Il y aura même un studio sur place pour permettre aux groupes d’enregistrer leurs démos.

Ce qui m’emballe le plus de ce projet, c’est que le Migrateur comprend une salle de spectacle d’environ 150 places (avec permis de bar durant les spectacles) destinée aux productions communautaires et aux groupes de la relève. Ainsi, la scène locale de Magog aura finalement un endroit où s’établir et se donner en spectacle dans un cadre plus officiel qu’un sous-sol d’église ou une cafétéria étudiante.

Il s’agissait vraiment d’un problème et l’enthousiasme des musiciens le confirme. Le Migrateur fait face à une situation plutôt enviable: il manque déjà de locaux, car le nombre d’inscriptions prévu pour l’année fut atteint avant même l’ouverture officielle du complexe. D’ailleurs, celle-ci a lieu ce samedi 27 octobre avec un spectacle de Greenwood qui débute à 21h.