Monica Freire : Nous avons tous notre part à faire pour que le Québec soit un lieu unique!

Je crois que la commission Bouchard-Taylor et les médias ont permis de susciter des discussions et débats, quelquefois inutiles ou exagérés, d’autres fois pertinents et intéressants. Ce qui importe, c’est que les gens réfléchissent et s’ouvrent à la problématique de l’immigration.

Mon opinion n’a pas beaucoup changé cependant. J’ai toujours cru, d’une part, que l’un des problèmes de l’immigration est que tout individu n’y est pas un candidat idéal. Pour atteindre une saine immigration, il faut des nouveaux arrivants ouverts d’esprit, curieux et amoureux d’autres cultures et de relations humaines, des gens capables de s’adapter et de construire une nouvelle histoire avec leur bagage culturel d’origine… Bien sûr, tout le monde ne peut pas choisir son sort… L’histoire du monde est lourde… Et pour les immigrants qui n’ont pas choisi l’exil, l’adaptation peut être plus lente et douloureuse. C’est là que la compréhension est davantage de mise. D’autre part, il faut être prêt pour recevoir les immigrants avec des infrastructures en place et efficaces pour les accueillir et les aider à s’intégrer plus facilement dans une nouvelle société…

La musique a toujours éveillé ma curiosité devant la vie, m’a permis de voir le monde à la fois grand et accessible. J’ai vécu dans différents pays, et c’est surtout à travers elle que j’ai pu partager et échanger des expériences, des idées, des rêves. Je crois qu’en étant d’origine brésilienne et en ayant un vocabulaire culturel de mon pays natal, je peux susciter la curiosité, l’intérêt des gens à plonger dans une nouvelle culture, tout en enrichissant la mienne!

Quant à la situation actuelle au Québec, je suis optimiste, il le faut! Mais je suis consciente que la partie n’est pas gagnée… Trouver le bon équilibre, être vraiment juste et éclairé, ça demande beaucoup de volonté et de boulot! Nous avons tous notre part à faire pour que le Québec soit un lieu unique!

Le message que j’aimerais transmettre aux Québécois "de souche" est de ne pas être embarrassés de dire "Non" à ce avec quoi ils sont en désaccord. Il ne faut pas, à mon avis, s’accommoder de tout ce qui ne convient pas à une société libre. Je souhaite à nous tous, Québécois de souche ou pas, beaucoup de plaisir dans le partage de toutes les différences, ressemblances et couleurs qui font partie du Québec d’aujourd’hui.