Arrêt sur image : Prendre le pouls
Société

Arrêt sur image : Prendre le pouls

Statistiques-chocs, bilans financiers, dernier buzz word dans la sphère professionnelle, voici un arrêt sur image du merveilleux monde de l’emploi et de la formation en ce début d’année 2008.

LES UNIVERSITÉS GRATTENT LES FONDS DE TIROIRS…

On le sait: l’Université du Québec à Montréal (UQAM) crie famine en attendant la subvention de 37 millions de Québec, qui a fait un noeud dans les cordons de la bourse à cause du déficit qu’affiche cette institution d’enseignement supérieur. Du côté de l’Université de Montréal, on demande 46 millions. Quant à l’Université de Sherbrooke, elle aussi attend 19 millions de dollars retenus par le gouvernement à cause d’un déficit de 2,4 millions enregistré au cours de la dernière année financière. De même, le manque à gagner de 17,5 millions de McGill empêche l’institution d’obtenir les 29 millions qu’elle réclame. L’École Polytechnique, quant à elle, doit rembourser 800 000 $ avant de pouvoir mettre la main sur ses 6,9 millions de dollars. Mauvaise gestion ou sous-financement? Reste qu’il faudra bien plus qu’un dégel des frais de scolarité pour étancher cette soif…

LE SALAIRE MINIMUM EN HAUSSE

En mai prochain, le salaire minimum passera de 8 $ à 8,50 $ de l’heure. Il s’agit de la hausse la plus significative depuis 1975. Environ 254 000 salariés seront touchés par cette mesure, soit 6 % des travailleurs québécois. Les employés à pourboires verront quant à eux leur salaire horaire passer de 7,25 $ à 7,75 $. Grâce à cette mesure, le Québec rejoint le Nunavut au rang des provinces offrant le meilleur salaire minimum.

PATRON… JE NE RENTRERAI PAS CE MATIN

Les problèmes de santé mentale ou de stress seraient, dans une large proportion, les premières causes d’absentéisme au travail, selon une étude récente menée par Watson Wyatt (Au travail! Canada 2007). Ce sont en effet les causes invoquées dans 82 % des demandes d’invalidité de courte durée et 72 % de celles de longue durée. Or, seulement 15 % des 78 organisations qui ont participé à l’étude ont mis en place des mécanismes de dépistage des signes et des facteurs de stress et d’atteinte à la santé mentale. Qui plus est, seuls 25 % des employés auraient suffisamment d’énergie physique et mentale pour effectuer leur travail correctement. Si l’on tient compte des visées que caressent les patrons (36 % des entreprises ont formulé le souhait d’augmenter leur rendement financier au cours de l’année qui vient et 33 % ont prévu hausser leurs exigences sur le plan des efforts demandés à leurs employés), on risque d’entendre plus souvent que jamais la phrase "Patron… je ne rentrerai pas ce matin…"

IMMIGRATION ET TRAVAIL, EN QUELQUES CHIFFRES

Selon Statistique Canada, le taux de chômage des immigrants au Québec, depuis les 5 à 10 dernières années, dépasserait de 6,1 % celui des Néo-Canadiens dans le reste du pays. En effet, on compte au Québec 13,4 % d’immigrants n’ayant pas d’emploi, contre 7,3 % à l’échelle du Canada. Quant au taux de chômage depuis moins de 5 ans, il touche 17,8 % de la population immigrante du Québec. En 2006, le taux de chômage des Québécois nés au Canada dépassait à peine les 6 %.

BOOMERS UN JOUR, BOOMERS TOUJOURS?

On prévoit que d’ici cinq ans la moitié des proprios d’entreprises québécoises prendront leur retraite. Bonne nouvelle pour tous les jeunots qui jouent du coude derrière? Il ne faut pas s’emballer: au sein de ces entreprises, le concept de retraite progressive s’enracine de plus en plus. Les règles fédérales rendent désormais possible la combinaison travail et retraite, permettant à ceux qui sont admissibles à une pleine pension dès l’âge de 55 ans de bénéficier de jusqu’à 60 % de leur pension tout en continuant à travailler. Le résultat? On bosse moins tout en gardant le même niveau de vie… et l’employeur conserve plus longtemps ses employés les plus expérimentés. C’est donc une situation gagnant-gagnant… si, évidemment, on exclut encore une fois les jeunes de l’équation.