Profession: Scaphandrier : Mille travaux sous les mers
Dans l’album Le Trésor de Rackham le Rouge, Tintin jouait au scaphandrier pour trouver un trésor. Mais dans la vraie vie, qu’est-ce qu’un scaphandrier? Portrait d’une profession singulière et inusitée.
Selon la Fraternité des scaphandriers du Québec (www.scaph.qc.ca), une association dont la mission est de favoriser l’avancement de l’industrie des travaux sous-marins, "les scaphandriers constituent une petite communauté de travailleurs d’au plus 130 personnes au Québec". Dans les faits, on dénombrait 135 scaphandriers en 2006, dont seulement 6 femmes.
En Outaouais, on trouve les Scaphandriers du Nord inc. (www.scaphandrierdunord.com), une petite compagnie de quatre employés. À en juger par leur plus récent contrat, en Abitibi-Témiscamingue, la mobilité de la main-d’oeuvre est nécessaire. La Commission de la construction du Québec (www.ccq.org) prévoit que le nombre de scaphandriers grimpera à 150 d’ici 2010, notamment en raison de la croissance des nombreux projets hydroélectriques et des travaux portuaires.
POURQUOI CHOISIR CE MÉTIER?
Daniel Bertrand de SPG Hydro International (www.spghydro.com), une compagnie basée à Sainte-Julie, nous énumère les raisons l’ayant mené à ce choix de carrière: "C’est un métier hors de l’ordinaire où il y a des possibilités de travailler offshore (sur une plate-forme de forage) ainsi que de faire des gains financiers considérables." Et pour Serge Augustin Lavoie, instructeur de plongée professionnelle à l’Institut maritime du Québec, ce choix a notamment été dicté par son désir "d’évoluer dans le milieu sous-marin, de travailler sur les différents types de structures immergées, de découvrir et d’éprouver [s]es limites et [s]es capacités, et d’évoluer dans un environnement hostile en évitant les dangers qui s’y cachent."
TRAIN-TRAIN QUOTIDIEN
Les principaux "travaux" d’un scaphandrier se résument à l’inspection visuelle, au soudage, à l’oxycoupage, à la charpenterie, au bétonnage, à l’électricité, à la plomberie ou encore au dynamitage.
"Les obstacles sont nombreux et les défis, constants, constate M. Lavoie. Il faut en premier lieu maîtriser les craintes souvent créées par l’inconnu. Notre imagination s’amuse à nous faire vivre des situations catastrophiques souvent non fondées. Certains soirs, nous pouvons avoir de la difficulté à dormir. Par contre, le lendemain, ces peurs s’envolent et nous les oublions vite lorsque nous retournons à l’eau. Les plus grands dangers sont ceux que nous connaissons bien, mais que la routine nous fait oublier. Les femmes ou les hommes ne sont pas faits pour travailler sous l’eau. Pour y arriver, nous devons respirer de l’air comprimé, mais ce même gaz qui nous maintient en vie peut provoquer des traumatismes qui sont parfois mortels. Les maladies de décompression, les surpressions pulmonaires, les intoxications au bioxyde de carbone ou au monoxyde de carbone, la noyade, la toxicité de l’oxygène, l’anoxie sont des dangers qui nous guettent à tout instant."
LES QUALITÉS ESSENTIELLES
Selon Daniel Bertrand, pour réussir, il faut "une connaissance technique des structures civiles (ponts, barrages, quais, prises d’eau, etc.) ainsi que des matériaux et des équipements utilisés en construction, une bonne vision des travaux à réaliser, et il faut être calme, patient et précis". Monsieur Lavoie nous rappelle quant à lui l’importance "d’être en bonne condition physique, d’avoir confiance en soi et d’être capable d’analyser, de synthétiser et de résoudre des problèmes".
Formation de scaphandrier de l’Institut maritime du Québec (www.imq.qc.ca), affilié au Cégep de Rimouski (A.E.C. de 1350 heures).
Préalables: secondaire 5, une formation de plongeur sportif et un examen médical.