Reporter de guerre : Chroniques de guerre
Vous rêvez d’être reporter et de couvrir les guerres de ce monde? Faites gaffe, ce n’est pas toujours jojo et c’est épuisant! C’est du moins l’avis de Katia Jarjoura, qui le fait depuis près de dix ans.
Elle est journaliste et documentariste. Elle a passé des années à zigzaguer parmi les conflits et les bombes, à se planter là où ça bougeait: Liban, Irak, Palestine, Afghanistan. Sa vingtaine, elle l’a savourée à cent milles à l’heure. Pigiste aguerrie pour divers médias, dont L’Actualité et Radio-Canada, et auteure de quatre documentaires, elle a vécu chaque jour comme si c’était le dernier. "Je vivais pour les émotions fortes, j’avais besoin de vivre à ma façon et d’être à la recherche du moment présent le plus expressif et le plus vif possible", raconte Jarjoura lors d’un entretien téléphonique depuis son appartement de Beyrouth.
DE SHERBROOKE À BEYROUTH
Née d’un père libanais et d’une mère québécoise, c’est à Sherbrooke que la femme de 32 ans grandit. Avant de faire son bac en journalisme à Concordia, elle a d’abord fait une année en médecine, à l’Université de Montréal. Lors de cette année, elle a fait un stage de trois mois en Inde. Choc total. En revenant, elle quitte la médecine et commence un bac en journalisme, option science politique. "J’aimais voyager et écrire. Le journalisme me permettait de faire cela. Ce qui m’intéressait, c’était vraiment d’aller à la rencontre de gens qui avaient vécu des expériences que moi, je n’avais pas vécues. J’avais envie d’être sur le terrain." C’est en 2000, à l’âge de 25 ans, qu’elle décide d’aller vivre au Liban, pour être sur le terrain.
ÊTRE JOURNALISTE DE GUERRE
Il est clair qu’un bac en journalisme ne prépare pas automatiquement pour la couverture de guerre. On a beau savoir comment rapporter une nouvelle, encore faut-il être au courant de la profondeur du conflit que l’on couvre. Pour cette raison, l’option science politique s’avère un excellent choix. "Pendant mes études de politique, je me suis beaucoup familiarisée avec les acteurs politiques du Moyen-Orient, le Hezbollah, la révolution iranienne, affirme-t-elle. Je me suis rendu compte que je ne connaissais rien et j’ai beaucoup appris. La connaissance, c’est ce que ça prend pour être un bon reporter de guerre. Il faut s’informer, lire sur l’histoire de la région."
LES RISQUES DU MÉTIER
Il va sans dire, reporter de guerre n’est pas un métier sans risque. Touchée deux fois par des balles en 2000 et 2001, Jarjoura n’a pourtant pas cru bon se tranquilliser. Elle a fait pire, comme la fois où elle est partie seule en pleine nuit, pour faire le trajet Beyrouth-Bagdad en voiture. Ou encore, lorsqu’elle s’est trouvée seule dans une petite pièce avec une un groupe d’islamistes, à Bassora au sud de l’Irak.
Vivre constamment sur l’adrénaline peut facilement couper de la réalité. À la longue, ça peut devenir lourd. "J’ai vécu plein de scènes totalement surréalistes. Pendant des années, ça m’a comblée. Le problème est que toutes les fois que je rentrais à Beyrouth, que je voyais des amis, je sentais qu’il y avait un énorme fossé entre ce que je vivais et ce que les autres vivaient. Et puis c’est épuisant, ce genre de vie. Je suis fatiguée. Parfois, je me sens comme une femme de 50 ans."
Où étudier le journalisme?
Université de Montréal
Département de communication
Baccalauréat en communication et politique
www.com.umontreal.ca
Faculté de l’éducation permanente
Certificat en journalisme
www.fep.umontreal.ca/journalisme
UQAM
Faculté de communication
www.faccom.uqam.ca
Université Concordia
Département de journalisme
journalism.concordia.ca