Ce qu’il reste de nous : Le calme avant la tempête?

Lors de sa sortie en 2004, Ce qu’il reste de nous, bon nombre de cinéphiles ont été saisis par ces images de Kalsang Dolma, Tibétaine réfugiée au Québec, transmettant un message d’espoir du Dalaï Lama à des Tibétains: "Je pense que Ce qu’il reste de nous a eu un certain impact, explique François Prévost au bout du fil. S’il n’y a pas eu de changements concrets à l’intérieur du Tibet, il y en a eu à l’extérieur. En 2004, Louise Arbour, qui nous avait écrit une lettre très personnelle, est devenue une bonne activiste dans l’avancement de la cause du Tibet. Le Parlement français a aussi eu des réactions marquées face aux politiques chinoises au Tibet."

Parmi les participants qui avaient risqué leur vie pour avoir participé à ce bouleversant et courageux documentaire de François Prévost et Hugo Latulippe, deux ont réussi à fuir le Tibet: "Après le film, le jeune garçon qui parlait de suicide s’est retrouvé dans l’eau chaude. Heureusement, il a pu traverser les montagnes et s’exiler en Inde. De là, il s’implique activement à la diffusion de la situation au Tibet."

Dès l’annonce de l’attribution des Jeux olympiques à Pékin, le 13 juillet 2001, plusieurs ont appelé au boycott en raison des positions de la Chine en matière des droits de l’Homme et de la liberté de presse. Selon Prévost, ce ne serait pas favorable quant à l’avenir du Tibet: "Ça n’aurait rien de constructif. La Chine est une planète qu’on connaît très peu et les JO contribueront à mieux nous la faire découvrir. D’ailleurs, la Chine elle-même fait des progrès et son gouvernement ne pourra pas toujours tout contrôler. Toutefois, "boycotter" des produits "Made in China", ça ne ferait pas de mal…"

S’il n’y a pas de boycottage, sans doute que les manifestations se multiplieront durant les JO: "Les Jeux de Pékin seront des jeux historiques. C’est le calme avant une certaine tempête, mais je crois que les Tibétains vont continuer à respecter le voeu de résistance non-violente du Dalaï Lama. Je souhaite profondément que le Tibet connaisse un sort meilleur après les Jeux", conclut François Prévost.

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LE TIBET EN QUELQUES DATES

1949: Invasion du Tibet par la Chine. Depuis les débuts de l’occupation, plus d’un million de Tibétains sont morts, soit le sixième de la population. À cause de l’immigration chinoise croissante, les Tibétains sont aujourd’hui minoritaires dans leur pays.

1959: En mars, le Dalaï Lama est forcé de s’exiler en Inde; 80 000 réfugiés le suivront.

1964: Les Tibétains en exil élisent les membres de l’Assemblée des Députés du peuple tibétain.

1965: L’ONU vote une 3e résolution visant à dénoncer la violation continuelle des droits fondamentaux des Tibétains.

1987: Le Dalaï Lama présente son Plan de paix pour le Tibet.

1989: Le Dalaï Lama reçoit le Prix Nobel de la Paix pour sa lutte non-violente contre l’occupation chinoise.

2008: En mars, à Lhasa, se déroulent des manifestations pacifiques appelant à la libération des moines emprisonnés en octobre 2007. La Chine déploie la Police armée populaire. Personne ne s’entend sur le nombre de morts et de prisonniers.