Réactions aux coupures dans le domaine de la culture : Le milieu gronde
Société

Réactions aux coupures dans le domaine de la culture : Le milieu gronde

Trois réactions aux coupures du gouvernement Harper dans le domaine de la culture.

Philippe Falardeau, dont on pourra découvrir le plus récent film, C’est pas moi, je le jure!, dès le 25 septembre, dénonce l’attitude du gouvernement Harper:

"Doit-on vraiment se surprendre de l’attitude des conservateurs? On parle ici du gouvernement qui a réussi, en moins de trois ans, à détruire 40 ans de rôle pacifique du Canada à l’étranger, à remettre en question le droit à l’avortement, à réinstitutionnaliser la censure, à instaurer un climat de paranoïa aux frontières et à afficher publiquement son mépris pour la culture!

Josée Verner est une femme sans envergure et inculte qui passera à l’histoire pour avoir sciemment dirigé son navire vers un iceberg tout en l’abandonnant discrètement. Son silence est accablant. Mais de toute manière, quand elle ouvre la bouche, c’est pour répéter des inepties démagogiques téléguidées par l’establishment conservateur.

L’annonce concernant le Fonds canadien est particulièrement désastreuse pour le documentaire d’auteur. Le milieu doit et va se mobiliser, on n’a pas le choix."

Voici ce qu’Yves Christian Fournier, dont l’excellent film Tout est parfait est disponible en DVD depuis mardi dernier, nous a confié à propos de la controversée politique culturelle du gouvernement fédéral:

"Je vais laisser l’agressivité et les moyens de faire tomber ce gouvernement aux autres, pour y aller de ma réalité plus modeste, mais néanmoins réelle: quand je suis dans un festival, je me sens comme aux Olympiques, "brandé" canadien tout partout, parfois seul représentant du pays, porteur de notre audace culturelle; je me dis "c’est pas rien". J’en suis fier. Avec tous nos surplus budgétaires, on peut pas entretenir notre santé culturelle un peu?"

L’opinion de Dan Seligman, instigateur et grand manitou du festival Pop Montréal:

"Les coupures récentes au programme de promotion des arts sur la scène internationale (Promart) prouvent à quel point l’actuel gouvernement souffre d’étroitesse d’esprit et d’un manque de vision à long terme. Les sommes en jeu constituent une si petite partie du budget total du gouvernement fédéral que ces coupures me font l’effet d’une véritable claque au visage des membres de la communauté artistique. Ces programmes apportaient pourtant une aide cruciale aux artistes émergents, comme aux artistes établis. Je pense que l’art et la culture sont des éléments importants de notre société, pas seulement pour les artistes et les industries qui les appuient, mais surtout pour tous les Canadiens et citoyens du monde qui aimeraient certainement avoir la chance de groover sur le dernier album de Holy Fuck."