Christiane Gagnon : Mon côté de la médaille
Une opinion. Exprimée sans demi-mesure, sans contrepoids. Un seul côté de la médaille, quoi. Vous êtes d’accord ou pas? Réagissez.
BLOC QUÉBÉCOIS, VALEURS QUÉBÉCOISES
Députée à la Chambre des communes depuis 1993, porte-parole du Bloc québécois pour les dossiers de la région de Québec depuis 1997, Christiane Gagnon sollicite un nouveau mandat des électeurs de Québec.
À chaque élection, on revient sur la pertinence du Bloc à Ottawa. Fatiguée de cette question?
"C’est sain. C’est normal. Et à chaque élection, si on a une majorité qui nous appuie, ça nous conforte sur les batailles à mener. Par exemple: le déséquilibre fiscal, ou la défense des consensus de l’Assemblée nationale."
Le fait d’être à l’opposition limite-t-il la portée du Bloc? On n’est pas mieux avec des députés du parti au pouvoir?
"Ça amène à parler de la pertinence d’élire les conservateurs, bien qu’ils disent reconnaître la nation québécoise. Chez eux, on ne passe pas de la parole aux actes. On coupe dans la culture, on amène la Loi sur les jeunes contrevenants. On vote pour un projet de loi qui aurait pour but de retirer le droit à l’avortement. On est contre Kyoto et la Bourse du carbone. C’est ça, les conservateurs."
Qu’est-ce que vous faites du travail des députés conservateurs de la région?
"Ce n’est pas comme ça qu’il faut regarder. La question, c’est plus les idées qu’on défend, les idées que l’on porte. Ils n’ont pas défendu le développement économique. Ils ont coupé l’INO, ils ont coupé PÔLE Québec Chaudière-Appalaches. Quand on est au pouvoir, le député est plus porteur des décisions d’Ottawa que des intérêts de sa circonscription. Josée Verner, c’est simplement le porte-voix de Stephen Harper."
À Québec, quels dossiers sont prioritaires?
"Ce serait d’abord de régler le dossier du développement économique, les coupures à PÔLE et à l’INO. Il y a aussi le TGV, qui aurait dû être étudié bien avant aujourd’hui. Tout le dossier de l’immigration. L’augmentation des logements sociaux et l’aide à l’itinérance. Sans oublier le pont de Québec."
Moins de deux semaines avant le vote, un coup de gueule par rapport à la campagne électorale?
"Ce qui me frustre, c’est que mes adversaires politiques ne sont pas sur le terrain. Ils ne défendent pas leur bilan, et nous, on doit sans arrêt justifier la raison pour laquelle on doit rester à Ottawa. Et eux, ils n’ont rien à justifier pour avoir un second mandat?"
D’après vous, est-ce que la culture sera vraiment un enjeu?
"Je ne pense pas que ce soit l’enjeu de l’élection, comparativement à l’économie, par exemple. Mais c’est important qu’on prenne, nous, comme élus, le temps d’en parler. On est une petite culture et on fait comme si cette culture-là pouvait vivre d’elle-même. On a essayé de nous faire croire que ces coupes viennent du fait que Josée Verner fait une gestion responsable des impôts. Mais quand on dépense 20 milliards de dollars d’achat pour le militaire, sans consultation en chambre, là, on n’est pas inquiet du "5 $ du consommateur". Dix milliards en Afghanistan d’ici 2011. Ça, ça n’a pas l’air d’inquiéter Mme Verner. Face à 20 milliards en dépenses militaires, 45 millions en culture, c’est une goutte d’eau dans l’océan."
Pourquoi voter Bloc?
"Parce que c’est le seul parti qui peut défendre, sans intérêt personnel, les aspirations du Québec à Ottawa."