Laure Waridel et le Festival de films sur les droits de la personne de Montréal : Le facteur humain
Laure Waridel est la porte-parole du 4e Festival de films sur les droits de la personne de Montréal. Elle partage ses impressions et quelques suggestions de films qui l’ont marquée.
Voir: Regarder un documentaire, c’est un peu faire une rencontre, non?
Laure Waridel: "Ces films nous permettent de nous mettre dans la peau d’un autre pour un petit moment, de voir les choses d’une autre manière. On s’attache à ces gens. On apprend à connaître leur l’histoire. Lorsque ensuite, je lis dans les journaux sur les sujets dont on parle dans ces films, j’ai l’impression d’en mieux comprendre les enjeux. "
Si la plupart des films présentés dans ce festival traitent de sujets difficiles, ils sont aussi porteurs d’espoir?
"Qu’il s’agisse de femmes qui se battent pour la paix au Liberia ou d’autres qui luttent pour le droit des travailleuses immigrantes à L.A., on nous montre que le courage existe, et que la cause des droits de l’homme continue d’avancer. C’est le fondement de la paix dans le monde."
S’il y a un fil conducteur entre les sujets de ces films, c’est bien le courage dont font preuve leurs protagonistes.
"Nous avons le privilège de vivre dans une société en paix, nous avons accès à des systèmes de santé. Ces films nous font réaliser à quel point nous sommes gâtés, ils nous font sortir de notre zone de confort. On se rend compte que l’inaction aussi a un prix."
En s’attachant à l’expérience humaine, ces films nous font mieux comprendre des situations complexes.
"En effet, c’est étonnant à quel point ces histoires sont souvent celles de gens que l’on croise tous les jours dans le métro sans pouvoir imaginer ce qu’ils ont vécu. La souffrance, le courage sont des choses universelles qui nous touchent tous au-delà des complexités politiques ou économiques."
Festival de films sur les droits de la personne de Montréal
Du 12 au 22 mars
www.ffdpm.com
TROIS FILMS SUGGERES PAR LAURE WARIDEL /
Child Miners
(Réal.: Rodrigo Vazquez, Bolivie, Royaume-Uni)
La guerre en Irak et le boom de la demande en étain de la part des usines aux États-Unis ont eu comme conséquence un besoin croissant de mineurs dans la mine de Llallagua en Bolivie. Ces mineurs sont souvent des enfants. Child Miners relate la dure réalité quotidienne d’Alex Choque et de Jorge Campos, deux enfants mineurs de 9 et 13 ans. "Avec ce film, on comprend les mécanismes qui font que des enfants travaillent. On voit les risques auxquels ils font face. Il y en a aujourd’hui des millions qui travaillent à travers le monde."
Priez pour que le diable retourne en enfer
(Réal.: Gini Reticker, États-Unis)
Filmées par Gini Reticker, des femmes du Liberia racontent le combat courageux qu’elles ont mené alors qu’elles se regroupaient lors de manifestations pacifiques pour mettre fin à la guerre qui déchirait leur pays. "Ces femmes ont fait preuve d’un courage fou pour passer à l’action. Le fait que des femmes ordinaires aient eu un impact sur un pays en guerre nous encourage nous aussi à passer à l’action pour régler nos problèmes sociaux qui sont de moindre échelle."
Kassim the Dream
(Réal.: Kief Davidson, États-Unis)
Ce film de Kief Davidson retrace l’histoire de Kassim Ouma, ex-enfant-soldat ougandais devenu champion mondial de boxe. Il raconte son enlèvement à 6 ans par l’armée rebelle, sa fuite vers les États-Unis après 10 ans de guerre et ses efforts pour retrouver sa famille. "Généralement, nous ne voyons que les enjeux géopolitiques ou tribaux lorsqu’on nous parle des guerres africaines. Ici nous passons de la tête au coeur."
DESSINS POUR LA PAIX
Plantu, caricaturiste au Monde, et Kichka, président de l’Association des dessinateurs de presse israéliens, sont les invités d’honneur d’une exposition, présentée dans la cadre du Festival de films sur les droits de la personne, illustrant le pouvoir réconciliateur du dessin humoristique face à la discrimination raciale. Du 12 au 22 mars. Info.: www.inforacisme.com.