Réouverture d'eXcentris : Changement de cap
Société

Réouverture d’eXcentris : Changement de cap

Certains l’attendaient de pied ferme: Daniel Langlois a enfin annoncé le changement de cap d’eXcentris. Nouveau design intérieur, nouvelles vocations pour ses salles et nouvelle programmation axée sur la musique et les arts de la scène. Tour d’horizon.

Aux nostalgiques et à ceux qui lui en veulent encore d’avoir cessé la programmation cinéma de son établissement, le fondateur d’eXcentris a formulé une réponse non négociable. "Depuis ses débuts, eXcentris a un mandat culturel et technologique large. Il poursuit aujourd’hui son évolution." Qu’on se rassure, le Cinéma Parallèle y crèche toujours, dans la salle qui porte son nom, mais les deux autres salles viennent d’être modifiées pour devenir multifonctionnelles.

La plus grande, nommée Cassavetes et transformée en cabaret intimiste, change d’acoustique sur demande pour recevoir des concerts classiques ou des performances rock et électropop (ou autres), grâce à un système de panneaux de bois amovibles. Juste à côté se trouve la Fellini, plus petite mais tout aussi polyvalente, conçue pour accueillir des performances multidisciplinaires ou des projections diverses. Un exemple: en novembre, le Tanuki Project y projettera de la vidéo sur l’écran et les deux murs latéraux pendant une prestation électro. Une expérience englobante. Car le nouveau mandat d’eXcentris, a précisé la directrice générale Audrey Benoît (oui, oui, l’ex-mannequin, comédienne et romancière), "c’est d’abolir les frontières musicales et artistiques, réinventer la formule du concert et proposer des expériences globales". Rien de moins.

Pour que l’expérience soit complète, le hall d’entrée est devenu un chic bar-lounge où seront proposées des consommations et des bouchées "branchées" à prix "abordables". Bancs coussinés aux rebords luisants et petites tables à géométrie variable s’entassent sur toute la longueur de l’ancien couloir dans un désordre joliment organisé, le tout bordé de murs noirs miroitants et de petites lampes suspendues. L’idée, précise Langlois, "c’est de se divertir, faire des découvertes, manger et boire dans un même lieu, comme au Poisson Rouge ou au City Winery à New York". Et qui finance tout ça? Une fondation créée pour l’occasion, dont les principaux donateurs sont pour l’instant réduits à Daniel Langlois lui-même et son partenaire Herschel Segal, fondateur des boutiques Le Château.

En allant faire un tour sur le tout nouveau site Web évolutif, on peut déjà découvrir la programmation des mois de septembre et octobre. Un programme chargé. "La moitié de la programmation est consacrée aux artistes de la relève, explique Benoît, et l’autre à des artistes établis venus présenter des formes intimes ou des projets en chantier."

Outre le concert d’ouverture par Jay-Jay Johanson (voir notre article dans la section musique), Gonzales délaisse l’électro et prend place au piano pour un spectacle interactif à la Gregory Charles. Chloé Sainte-Marie lance son nouvel album tout en innu et l’incandescente Pol Pelletier revient sur scène dans un collage de textes et de chants. Il y a tout un volet classique, de nombreux jeunes artistes à découvrir et même de la danse traditionnelle indienne. Rendez-vous au www.ex-centris.com.