Pecha Kucha : Réseautage ou happening?
Créé en 2003 à Tokyo, Pecha Kucha, concept nouveau genre pour réseautage, s’est imposé dans les milieux de la création et du design à travers le monde. Et grâce à Antenne-A, il fera son entrée à Québec.
Dans le monde du réseautage, on peut dire que Pecha Kucha ("bruits de discussion") représente une petite révolution ou réinvention. Exit l’ambiance statique, guindée. Dans un événement qui prend des airs de happening, artistes et créateurs de toutes disciplines se rassemblent pour échanger sur leur travail, développer de nouveaux partenariats. "L’idée était de redynamiser la prise de contact", lance Jean-François Jasmin, cofondateur du chapitre de Québec. Cela dit, la formule de présentation reste stricte: six minutes pour exposer une ou des idées. Avec, comme support visuel, 20 images. Ni plus, ni moins. Un beau défi pour les participants. "C’est ce qu’on appelle un exercice de synthèse assez intense!" blague le chorégraphe Harold Rhéaume, qui y présentera d’ailleurs un extrait de sa dernière création, NU.
Au fil des dernières années, le concept a explosé. En 2005, 80 villes s’étaient jointes au réseau. En 2009, 200. Dont Québec. Mais n’intègre pas qui veut ce circuit. Le contrôle des candidatures est strict. "Il a fallu justifier l’intérêt de Québec: avait-on le potentiel nécessaire, en création et en design; avait-on ici des chefs de file dans ces domaines", explique M. Jasmin. Une fois le OK obtenu, on peut utiliser le nom, la signature visuelle. Et intégrer le groupe de la capitale, qui fonctionnera sur une base bimensuelle, sur le portail Web de Pecha Kucha.
Série photographique sur les merveilles de l’UNESCO, projet d’exploration architecturale liant citoyens et places publiques, oeuvres prenant possession de la ruralité: les projets présentés ont l’esprit résolument interdisciplinaire. "Musique. Danse. Théâtre. Design. On met en valeur ce qui se passe ici. Et ce qu’on vient présenter, ce ne sont pas des entreprises, ce sont des idées", souligne le cofondateur. Et l’ambiance? Pour Luc Lévesque, de SYN-Atelier d’exploration urbaine, qui a flirté avec le concept à Montréal, elle a son effet. "Il y avait des créatifs de différents horizons. On y trouvait vraiment une énergie particulière, un peu comme celle des événements DJ ou des anciens raves. Une énergie brute."
Les présentations seront suivies d’une fête qui prendra la relève à 22h30. Pop japonaise avec Claude L. et projections par Philippe Lessard-Drolet. "Est-ce qu’il y a, dans le milieu des arts, des occasions pour se réunir, tous domaines confondus? Ce qu’on veut, c’est alimenter un désir d’apprendre, de découvrir, de festoyer", ajoute Jean-François Jasmin. Et c’est précisément ce que les participants, comme Harold Rhéaume, y cherchent: "J’espère découvrir des gens et des formes d’art qui sont nouvelles, entrer en contact avec des personnes auxquelles je n’aurais pas accès normalement." "De tels événements, indique Luc Lévesque, permettent de prendre le pouls des milieux créatifs d’une ville."
Dans le cadre du festival Antenne-A
Le 30 septembre à 20h
Au Cercle
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