L’Ampli de Québec : Donner des ailes
L’Ampli de Québec révolutionnera-t-il la musique à Québec? C’est la ferme intention du lieu de formation qui compte bien mettre un terme à l’exode de la relève musicale.
Le maire Régis Labeaume avait lancé l’idée lors de sa dernière campagne électorale: faire de la ville de Québec une capitale culturelle où la relève artistique pourrait évoluer. Le producteur Richard Samson, alors gérant de l’Impérial, n’a pas mis de temps à saisir la balle au bond. Pour celui qui a fondé L’Incubateur de musique francophone et aménagé un studio d’enregistrement au même endroit, le moment était venu de mettre sur pied une école du rock à Québec.
Inauguré officiellement il y a deux semaines, L’Ampli de Québec se divise en deux programmes composés de quatre volets indépendants. L’un de ces programmes est chapeauté par le Carrefour jeunesse emploi et offrira des formations de perfectionnement artistique (mise en scène, composition, studio d’enregistrement) et de gestion de carrière, en plus d’un programme international qui sera présenté en 2011. Le tout, coordonné par l’interprète Nathalie Lessard avec l’aide de quelques intervenants, dont Paule-Andrée Cassidy et Guillaume Sirois (CEA et Colombier).
Richard Samson (producteur et gérant des Lost Fingers et de Jonathan Roy) se retrouve à la tête du volet pro de L’Ampli, qui aidera les groupes Midnight Romeo et Agnès Beauregard, ainsi que les artistes Cynthia Veilleux et Philémon, à atteindre leurs objectifs de carrière. "Ces artistes n’ont pas tous les mêmes besoins et ils auront chacun un responsable assigné, précise-t-il. Les compagnies de disques ont délaissé le volet A&R (artists & repertoire). Elles ne développent plus les artistes à partir de zéro comme avant. Avec le soutien de la Ville, on peut maintenant prendre en main la carrière de certains artistes qui travaillent déjà pour les présenter adéquatement au public."
"À titre d’exemple, la maquette que nous a fournie le groupe Midnight Rodeo est très bonne, ajoute-t-il. Honnêtement, ça ne sert à rien de retourner en studio. Par contre, le show et l’image du band, c’est là-dessus qu’on va travailler. Peut-être même lui faire enregistrer une chanson en français. Pour Agnès Beauregard, on va se concentrer sur la présentation scénique. L’Ampli, c’est un laboratoire pour essayer des choses. Lorsque tu es limité par un budget de 2000 $ pour enregistrer, tu n’as pas les moyens d’expérimenter."
Le cas de Philémon est particulier: l’auteur-compositeur-interprète vient tout juste de faire paraître l’album Les Sessions cubaines, qui a récolté des critiques élogieuses. "Il a eu un bon buzz médiatique, mais il n’a pas réussi à signer avec une compagnie de disques. Il est à compte d’auteur. C’est sa voix qui le distingue. En discutant avec lui, j’ai constaté qu’il a un répertoire particulier. Philémon, est-ce que c’est dans la catégorie de Pierre Lapointe? Lui-même se questionne. Avec L’Ampli, il aura le temps de se concentrer sur l’écriture pour élaborer son répertoire et, par exemple, profiter de l’opinion de Paul Dupont-Hébert (producteur) ou de Michel Pagliaro, qui seront de passage." L’aventure se poursuivra jusqu’au mois de mai pour ces quatre élus.
Pour les autres volets de formation, vous pouvez consulter le site Internet de l’organisme.
L’Ampli de Québec
240, rue Saint-Joseph Est
418 977-9765
www.amplidequebec.qc.ca