Sommet Génération d'idées : Le point sur les Y
Société

Sommet Génération d’idées : Le point sur les Y

Plus de 300 participants de 20 à 35 ans sont attendus la semaine prochaine à Montréal pour le Sommet Génération d’idées, organisé par l’organisme du même nom. Un gigantesque remue-méninges, mais pas seulement: les "GEDI" passent à l’action.

Ils sont contents, les GEDI. Un brin fatigués aussi: la trentaine de bénévoles que compte l’organisation créée il y a deux ans pour donner sa place à la génération Y dans le débat public a travaillé fort pour mettre sur pied ce qui fera date comme le premier rassemblement du genre: un sommet pensé par et pour les jeunes, dont l’objectif est de dégager des pistes de solutions dans des domaines aussi divers que la gouvernance, le développement durable, la gestion de l’eau ou l’indépendance des médias.

Un brin mégalo? Pas si l’on en croit le cofondateur de Génération d’idées, Paul St-Pierre Plamondon, qui croit dur comme fer aux ressources des jeunes Québécois. Jusqu’à lâcher un travail dans un cabinet d’avocats prestigieux pour se lancer dans une tournée des régions d’un an "dans le but de mieux comprendre les valeurs et idées maîtresses qui guident sa génération". Le jeune professionnel est revenu avec sous le bras un essai intitulé Des jeunes et l’avenir du Québec – Les rêveries d’un promeneur solitaire, et surtout la promesse d’une vaste mobilisation: "J’ai reçu 300 courriels. Ce n’est pas vrai que les jeunes ne veulent pas s’engager. Chaque fois que j’arrivais dans une ville, je rencontrais des jeunes qui cherchaient un véhicule pour exprimer leurs idées. J’ai senti beaucoup d’inquiétude, et la volonté de trouver des pistes de solutions constructives."

Remue-GEDI

Exit les conférences, donc, pour ce sommet qui ressemblera plus à un forum, avec des ateliers thématiques auxquels, insiste le président de Génération d’idées Jean David Tremblay-Frenette, les participants se seront préparés grâce aux fruits des consultations antérieures, disponibles sur le site du groupe. "On appelle ça des remue-GEDI, lance ce dernier en riant. Avec, pour la première fois, la présence de mentors au coeur des débats." Par mentors, il faut comprendre: des intellectuels de la génération des baby-boomers, qui ont accepté de se prêter au jeu du choc des idées, et parmi lesquels on trouve notamment Claude Castonguay, Claude Béland, Michel Venne, Bernard Descôteaux ou encore Anik Trudel. "C’est surprenant comme ils sont enthousiastes, note Paul. Le désir de legs est indéniable, ils sont juste contents d’être là."

Si Génération d’idées est une affaire sérieuse, le style, lui, est à l’envi: entre – et dans – les ateliers, des interventions artistiques viendront "déstabiliser" les participants. Pour le reste, ce sera à qui le veut de prendre la parole: "Nous ne craignons pas la liberté!" lance Jean David quand on l’interroge sur les risques de cafouillage. "Nous avons confiance, les gens vont venir avec le meilleur de ce qu’ils ont à offrir." Et de rajouter, quand même, que les ateliers seront encadrés.

Pas là pour faire consensus

"Nous porterons ensuite sur la place publique le résultat de ces discussions, par tous les moyens possibles", s’engage Paul, qui insiste sur la portée "concrète" du mouvement: "La gouvernance démocratique est l’un des enjeux qui préoccupent le plus les jeunes. À terme, on espère être capable d’influencer la bête. Les changements, lorsqu’ils sont d’ordre structurel, doivent être traités à l’extérieur des partis politiques."

Le développement durable arrive, selon lui, en seconde position dans les préoccupations de la génération Y, "découragée par le résultat des politiques publiques en la matière". Un débat fortement connoté idéologiquement? Sous le discours un peu policé perce une pointe d’agacement: "Nous ne sommes pas là pour faire consensus, nous ne sommes pas obligés de trancher. Nous voulons rendre compte de la vision de la jeunesse, toutes sensibilités confondues. Parmi nous, il y a des gens proches de Québec solidaire, d’autres sont conservateurs; nous comptons dans nos rangs des ingénieurs comme des gens des milieux communautaires." Pas naïfs, disent-ils, mais idéalistes: "C’est plate d’être dans une société où l’on ne peut pas rêver. Pourquoi ne pas nous donner la chance de bâtir des projets à notre image?"

Sommet Génération d’idées
Les 26, 27 et 28 novembre
Au Palais des congrès de Montréal
Info: www.generationdidees.ca/sommet