Emploi / Ingénieur forestier : Ingénieur forestier, ici et ailleurs
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Emploi / Ingénieur forestier : Ingénieur forestier, ici et ailleurs

Une carrière d’ingénieur forestier peut vous amener à travailler partout au Québec, mais elle peut aussi vous mener vers l’international. Regard sur des perspectives aussi intéressantes qu’enrichissantes.

Au fil de son parcours, autant en tant qu’étudiant qu’à titre de professionnel, l’ingénieur forestier Dominic Besner a oeuvré dans plusieurs pays d’Amérique du Sud. Après le Mexique et le Guatemala, il est présentement au Honduras pour quelques années, à titre de directeur de projet. "La découverte du monde et de ses cultures est quelque chose qui m’a toujours intéressé, de même que la foresterie, qui est une science offrant énormément de possibilités en matière d’emploi. Oui, plusieurs domaines peuvent mener à faire des projets à l’étranger, mais la foresterie en est un très intéressant et passionnant", affirme-t-il. Après avoir obtenu un baccalauréat en aménagement forestier, le Québécois a fait une maîtrise en foresterie tropicale, pendant laquelle il a suivi des cours d’agroforesterie et de gestion de projet axés sur le développement international.

Une fois sur place, les projets à réaliser sont fort variés. Actuellement, Dominic Besner oeuvre auprès de coopératives agroforestières, question de favoriser leur développement économique. "Dans ce projet comme dans les autres auxquels j’ai contribué, ce qui est particulièrement stimulant, c’est le côté humain. Au Québec, on travaille avec de petites populations, sur une petite échelle. À l’international, on a également un contact privilégié avec les communautés. Et, qui plus est, on voit l’impact de notre travail, de nos aménagements, on saisit les conséquences positives sur les populations locales."

Et à chaque pays, ses particularités. "Les différences culturelles font que la pratique de la profession est particulière. Bien sûr, on se retrouve à l’occasion aux prises avec des situations qu’on ne peut imaginer dans le contexte québécois, mais, au bout du compte, l’application des connaissances techniques est semblable. On se rend vite compte que l’on parle le même langage avec les ingénieurs forestiers des autres pays." La clef, selon M. Besner? "Je pense que, pour qui veut se lancer vers l’international, c’est surtout de l’ouverture qu’il faut avoir: vouloir connaître les cultures locales, être capable de travailler avec les gens."

Intérêt et compétence

À la Société de coopération pour le développement international (SOCODEVI), un organisme qui chapeaute plusieurs projets en foresterie internationale, dont celui de M. Besner, on parle certes de l’expérience de travail qu’on a à partager, mais surtout de l’intérêt à se lancer vers l’étranger. "La formation technique, c’est une chose, mais pour les personnes qu’on va réellement aider, il faut avoir un certain vécu, des connaissances affinées. Mais, au bout du compte, le seul critère, au-delà de la compétence, c’est l’intérêt", explique Jocelyn Lessard, président de la Fédération des coopératives forestières du Québec et membre du conseil d’administration de la Société.

Active depuis 20 ans dans le domaine, la SOCODEVI favorise un encadrement, un accompagnement sur le terrain, notamment avec la présence d’un traducteur. "L’idée, c’est que si les gens qu’on envoie sur place sont bien encadrés, s’ils savent que les besoins sont déjà identifiés, ils pourront dès le départ travailler." Et pour qu’un projet soit ciblé? La société s’assure qu’il y a une volonté politique sur place, que la population locale est intéressée par le projet et, surtout, qu’elle a accès à la ressource. "Pour qu’il y ait projet forestier, il faut que ces conditions-là soient réunies", indique M. Lessard.

Il est possible, grâce à la SOCODEVI, de se lancer à l’international en tant que professionnel. Ou stagiaire. Et possible aussi de le faire pendant sa formation universitaire. Par exemple, à l’Université Laval, des stages en Suède, au Costa Rica ou encore au Chili sont offerts. "Les étudiants vont en Suède parce qu’on souhaite leur présenter un pays qui a plus de vécu que nous dans le domaine. Pour ce qui est de l’Amérique du Sud, on parle d’un milieu de travail très différent, en ce qui concerne le type de forêt, oui, mais aussi par le côté social, parce que les forêts sont habitées par des paysans", explique Benoit Laberge, conseiller à la gestion des études pour la Faculté de foresterie de l’établissement.

Ainsi, à l’Université Laval, plusieurs programmes de baccalauréat et de maîtrise sont offerts, pouvant mener à un travail d’ingénieur forestier autant en province qu’à l’étranger. Il est possible également d’effectuer les deux premières années de sa formation à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), avant de terminer le tout dans la capitale. À noter également, un programme en foresterie est offert à l’Université de Moncton, au Nouveau-Brunswick.

Formations et ressources /

Faculté de foresterie et de géomatique de l’Université Laval: 418 656-3025, www.ffg.ulaval.ca

Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue: 819 762-0971, www.uqat.ca

Université de Moncton: 506 737-5239, www.umoncton.ca

Société de coopération pour le développement international: 418 683-7225, www.socodevi.org

Ordre des ingénieurs forestiers: 418 650-2411, www.oifq.com