Emploi / Métiers de la ferme : Fermes à vendre
Les métiers de la ferme ont bien changé. Exit le tabouret de traite et la fourche qui peuplent encore l’imaginaire populaire. La modernisation se rend jusqu’au fond des champs.
Les emplois du secteur de l’agroalimentaire affichent d’excellents taux de placement et un besoin de main-d’oeuvre se fait sentir dans les entreprises de ses 23 sous-secteurs. Exploitation d’une ferme, boulots dans les entreprises de transformation, production horticole ou animale, quelque 80 métiers entrent sous la bannière de l’agroalimentaire. Le portrait de ce secteur en grande transformation révèle des besoins précis à l’heure où une génération prend sa retraite et où la technologie continue de modifier les techniques de travail.
Portrait agricole
L’image de la ferme familiale qui lègue les opérations à la génération suivante a visiblement encore la cote. Rosaire Ouellet, directeur général des deux campus de l’ITA (Institut de technologie agroalimentaire, Saint-Hyacinthe et La Pocatière), confirme que la poursuite des activités familiales est encore la raison première de l’implication des jeunes dans ce domaine. "La plupart des élèves sont fils de producteurs et s’apprêtent à prendre la relève. Quelques braves sans lien avec une entreprise agricole s’inscrivent, peut-être 10 à 15 %, mais ils ont quand même un contact avec le milieu."
Selon les données d’un sondage réalisé en 2006 par le ministère de l’Agriculture, Pêcheries et Alimentation du Québec, 73 % des jeunes poursuivent les activités d’une entreprise existante, contre 27 % qui en démarrent une nouvelle. En 2006, la relève se composait de quelques 8000 personnes, au ratio de trois hommes pour une femme. Le faible taux de chômage de 5,9 % pour les gestionnaires d’entreprise agricole, de 3,6 % en production laitière et de 0 % en production porcine confirme le besoin de main-d’oeuvre formée puisque les 30 000 fermes québécoises restantes grossissent en taille et en sophistication. "Nous produisons plus avec moins de fermes car la consommation de produits n’a certainement pas baissé", ajoute Rosaire Ouellet.
Fermiers formés
Le DEC "Gestion d’entreprise agricole" est la référence pour tout aspirant fermier. Jean-François Ménard et sa conjointe s’apprêtent à prendre les rênes de la ferme laitière familiale, un processus en cours depuis huit ans. "Nous détenons tous deux notre DEC et préparons le terrain avec l’aide des parents pour faire le transfert. Il faut être efficace et rentable, car la marge d’erreur est plus mince que jamais. On ose prendre la relève." Selon M. Ménard, le défi de la relève consiste à rentabiliser les opérations car les investissements sont colossaux.
"Les machines de traite automatique représentent des milliers de dollars pour les producteurs", confirme Daniel Goyer, directeur du Centre d’emploi agricole Outaouais-Laurentides. C’est un des facteurs qui détermine parfois la décision de la relève familiale de ne pas poursuivre les activités. "Les perspectives de rentabilité doivent être excellentes pour que les jeunes embarquent. Sinon, plusieurs hésitent à commencer leur carrière en s’endettant d’un million de dollars", ajoute M. Goyer. Ceux qui se lancent doivent s’entourer d’employés qualifiés qui peuvent améliorer le rendement et sont au fait des avancées techniques. Comme dans toutes les tranches de la société, les départs à la retraite doivent être comblés. "Démographiquement, les jeunes sont moins nombreux que la génération précédente. C’est notre travail de les sensibiliser et de les informer des perspectives du métier", dit Rosaire Ouellet de l’ITA.
Les besoins
C’est cette main-d’oeuvre qualifiée qui est recherchée. Les métiers liés à la production porcine, comme porcher, affichent un taux de chômage de 0 %. Avec seulement 10 diplômés en 2009, nul doute qu’ils trouvent un emploi facilement. Idem pour les technologues en agroalimentaire et les diplômés en production laitière. Avec la diversification des produits de consommation, des possibilités d’entreprises s’ouvrent, appuyées par l’intérêt de la population pour les produits locaux. "Un des changements marquants est la création d’entreprises ayant des créneaux spécialisés. On ne voyait pas cela il y a quelques années", constate Daniel Goyer.
Formations /
Institut de technologie agroalimentaire: www.ita.qc.ca
Campus de La Pocatière: 401, rue Poiré, La Pocatière, 418 856-1110
Campus de Saint-Hyacinthe: 3230, rue Sicotte, Saint-Hyacinthe, 450 778-6504
Fédération de la relève agricole du Québec: www.fraq.qc.ca
Centre d’emploi agricole Outaouais-Laurentides: 15, chemin de la Grande-Côte, bureau 200, Saint-Eustache, 450 472-5944, www.emploiagricole.com
École d’agriculture de Nicolet: 575, rue Monseigneur-Brunault, Nicolet, 819 293-5821 (poste 2364), www.ean.csriveraine.qc.ca.