Études en architecture : Rigueur architecturale
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Études en architecture : Rigueur architecturale

Suscitant l’intérêt d’un nombre croissant d’étudiants, les études en architecture assurent aujourd’hui de bonnes perspectives d’emploi. Entrevue avec Anne Cormier, directrice de l’École d’architecture de l’Université de Montréal.

Quel intérêt les étudiants portent-ils à l’architecture aujourd’hui?

Anne Cormier: "Nous avons de plus en plus de candidats. Cette année, nous avons reçu 800 demandes pour seulement 100 étudiants acceptés. Ils se font souvent de l’architecture l’idée d’un lien privilégié entre l’art et la science. Mais ils ne se rendent pas toujours compte qu’en marge de cet aspect créatif, ils devront suivre un apprentissage exigeant pendant leurs trois ans de baccalauréat et peut-être leurs deux années supplémentaires de maîtrise. Beaucoup partent en début de trimestre parce qu’ils sont découragés par un enseignement qu’ils trouvent trop abstrait et s’orientent vers des domaines plus faciles à saisir immédiatement."

Quelle est la nature de cet enseignement?

"La formation touche autant à l’aspect technique qu’à l’histoire de l’architecture, tout en développant une capacité à se représenter l’espace mentalement, ce qui demande un entraînement rigoureux. Elle se répartit en différents domaines d’études. Il y a l’apprentissage du dessin qui est essentiel à la maîtrise de la représentation dans l’espace. En parallèle, on aborde les différentes théories architecturales et on étudie les méthodes de construction à proprement parler. Et, contrairement à d’autres domaines d’enseignement, le temps passé en atelier est très important. On travaille sur le projet d’architecture de façon abstraite, en s’interrogeant sur l’espace et sa composition à l’aide de dessins et de maquettes simples."

Est-ce que cet enseignement a changé par rapport à avant?

"Pas fondamentalement. Dans les 10 à 15 dernières années, c’est l’introduction du numérique qui a le plus fait évoluer la représentation architecturale et, dans une certaine mesure, la conception architecturale. Mais ça n’a pas changé l’enseignement de l’architecture. Le dessin reste essentiel à la compréhension de l’espace et à l’élaboration du concept architectural. En revanche, on assiste depuis quelques années à une augmentation du nombre de doctorants en architecture, inscrits de façon ad hoc à l’université ou faisant partie de la Faculté de l’aménagement. Ce développement de la recherche en architecture a un impact direct sur l’enseignement, puisqu’à côté des professeurs réguliers et des professionnels, on retrouve de plus en plus de doctorants qui assurent les cours."

Pour conclure, quelles sont les perspectives d’emploi de vos diplômés?

"En ce moment, ça va plutôt bien. Après une période de vaches maigres, nos étudiants trouvent tous aujourd’hui un emploi. La majorité travaille dans des bureaux d’architectes. Mais les perspectives sont assez larges. Les études en architecture sont une bonne formation pour apprendre à résoudre des problèmes d’ordre divers. Nos étudiants s’adaptent ainsi bien à différents domaines. Certains vont s’orienter vers le design ou la scénographie. D’autres optent pour la conception en 3D et les jeux vidéo."

L’École d’architecture de l’UdeM: Faculté de l’aménagement, 2940, chemin de la Côte-Sainte-Catherine, Université de Montréal, 514 343-6007, www.arc.umontreal.ca