Revue de l'année 2011 : Occupation trouble
Rétrospective 2011

Revue de l’année 2011 : Occupation trouble

Pour faire le bilan d’une année occupée, Voir Estrie tend le porte-voix à un jeune politicien, à un artiste engagé et à un journaliste indépendant. Survol des mots-clés de 2011.

PIERRE-LUC DUSSEAULT /

Porté par la vague orange, il est devenu le plus jeune député de l’histoire au Canada. En plus de représenter Sherbrooke à Ottawa, il incarne l’engagement politique d’une nouvelle génération.

#NPD « En 2011, l’élection du 2 mai fut un grand changement pour moi, mais aussi pour toute la scène politique au Québec et au Canada. Le NPD comme opposition officielle – avec 59 sièges au Québec -, c’est l’événement marquant au niveau fédéral. »

#BÂILLON « Depuis qu’ils sont majoritaires, les conservateurs ont utilisé le bâillon pour 12 projets de loi. Ils font plaisir à leur base partisane, mais 60% des Canadiens n’ont pas voté pour eux. Je ne pense pas qu’il s’agit de la bonne façon de faire de la politique. C’est dérangeant de voir leur arrogance en chambre. »

#DROITS_DE_SCOLARITÉ « Au Québec, on sait que les droits de scolarité risquent d’augmenter. Il s’agit d’une compétence provinciale, mais le fédéral peut intervenir pour aider les étudiants qui se retrouvent avec des dettes importantes. J’étais d’ailleurs à Montréal lors de la récente manifestation pour témoigner mon soutien au mouvement étudiant. »

#OCCUPY « Le Canada n’échappe pas au fait que les riches s’enrichissent et que les pauvres s’appauvrissent. En voulant dénoncer certaines injustices de notre système capitaliste, le mouvement Occupy était bien fondé. Je partage cette vision d’un monde plus juste, avec une meilleure répartition des richesses. »

DAVID GOUDREAULT / En 2011, le slam lui a donné une tribune, et il s’en est servi à bon escient. Il est le nouveau porte-parole du Conseil de la souveraineté de l’Estrie, en plus d’être un diurne travailleur social.

#MOBILISATION « 2011, c’est l’année de la mobilisation. Même à Sherbrooke, avec les grèves à l’université et à la Ville, les gens ont pris position cette année. Qu’on soit d’accord ou non avec eux, je trouve que de se mettre ensemble pour se défendre est un bon réflexe humain qui vient contrer l’individualisme ambiant. »

#ENQUÊTE « Sur le plan politique, ce qui a marqué 2011, c’est la fameuse enquête que le gouvernement Charest a repoussée jusqu’à la limite du ridicule. »

#MOUETTE « D’un point de vue local, ce qui me préoccupe le plus en ce moment, c’est le centre-ville de Sherbrooke et son exode citoyen. On met des mouettes partout sur les autobus, on nous dit d’être écolos et responsables, mais on laisse construire des mégacentres aux extrémités de la ville, où il n’y a pas d’accès pour les piétons. C’est paradoxal. J’ai peur que la mouette nous chie sur la tête. »

#SOUVERAINETÉ « Encore en 2011, pour moi il est clair que le Québec a tout à gagner à être souverain. Que ce soit pour les enjeux de la mondialisation, des différences judiciaires, des valeurs profondes… La souveraineté demeure d’actualité, mais elle est peut-être mal présentée, mal représentée. Les souverainistes ont besoin d’être galvanisés. On attend un leader. »

RÉMY PERRAS / Il fait partie d’une caste en voie d’extinction, celle du journalisme indépendant. En 2011, il s’est établi à Sherbrooke en plus de fonder www.aumicrophone.com, un site de nouvelles consacré aux entrevues de fond (une autre rareté).

#SURDOSE « 32 000. Ça, c’est le nombre de communiqués envoyés aux journalistes seulement par CNW Telbec Montréal depuis le 1er janvier 2011. Il y a une surdose d’informations à gérer. Et pourtant, ce sont souvent les mêmes nouvelles qu’on retrouve d’un journal à l’autre. »

#EXCLUSIF « Je ne suis plus capable d’entendre l’adjectif exclusif. Selon Influence Communication, les médias du Québec ont utilisé le mot exclusif 279 fois par jour en 2011. Ça ne veut plus rien dire. »

#CHRONIQUE « Ce qui a pris de plus en plus de place en 2011, c’est la chronique. L’objectivité journalistique a à peu près disparu, mais personnellement, je me demande si ça a vraiment déjà existé. Avant, les journaux avaient des lignes éditoriales tellement précises. C’était une impression d’objectivité. À la limite, je trouve cela plus transparent de donner plus de place aux chroniqueurs. »

#OCCUPONS_SHERBROOKE « Avec le Time qui a récemment déclaré les manifestants comme étant la personnalité de l’année, ça donne encore plus de sens à un Occupons Sherbrooke. Ce fut marginal, mais quand on met bout à bout tous les petits mouvements, on peut dire que ça en valait la peine. »