Depuis des mois, je ne m’en peux plus: j’attends avec impatience le film « Il faut qu’on parle de Kevin« , tiré du roman de Lionel Shriver, ayant le même titre. La découverte de ce roman, il y a pour moi cinq ans, fut tout-à-fait fortuite: je fouillais dans la bibliothèque de ma cousine en attendant qu’elle serve son copieux repas.
Je vous avertis d’avance : si vous m’invitez chez vous, j’irai instinctivement vers votre bibliothèque. C’est plus fort que moi.
Un titre m’interpelle par sa simplicité et son mystère : Il faut qu’on parle de Kevin. Kevin aurait pu être n’importe qui d’autre et on aurait pu en dire n’importe quoi. Mais son histoire n’est pas quelconque. J’ai lu la jaquette et instantanément j’ai décidé que j’empruntais ce livre à ma cousine. Eh bien, je l’ai tellement lu et trimballé partout avec moi qu’après quelques semaines, j’ai dû me rendre à l’évidence : il fallait que j’achète une nouvelle copie pour remettre à ma cousine!
Kevin, c’est un adolescent mésadapté qui ne semble pas aimer la présence d’autrui. Ni de ses parents, ni de sa soeur, ni de ses camarades de classe. Kevin est d’une intelligence remarquable, mais sa haine pour l’être humain prime. Kevin décide un jour de tuer ses petits amis d’école avec une froideur qui glace le sang.
Ce qu’il y a d’extraordinaire dans ce livre, c’est l’écriture de Mme Shriver. Elle relate les souvenirs d’une mère -qui a toujours su que son enfant était « différent »- avec une précision et une réalité si juste qu’on peine à croire que l’auteure n’a pas réellement vécue cette histoire. L’impression que la mère et son fils existent est terrifiante, surtout lorsque l’on sait que cette histoire n’est pas si fictive que ça: des jeunes au secondaire qui tuent, ce n’est malheureusement pas farfelu. Alors qu’il y a une époque, qui semble désormais lointaine, où les jeunes s’amusaient dans les cours d’école au lieu de s’entretuer, Mme Shriver a décidé d’écrire sur un jeune meurtrier. Et contrairement à ce qui se passe habituellement dans la réalité, l’exécuteur est toujours vivant pour raconter son histoire.
Bref, ce livre m’a bouleversé. Alors lorsque j’ai appris qu’un film, une adaptation du roman, sortirait bientôt au Canada, un frisson m’a fait trembler. Si le film est fidèle au roman, l’émotion sera au rendez-vous. J’espère uniquement ne pas être déçue. Une chose est sûre, c’est que le 27 janvier prochain, vous me trouverez au cinéma!
Il y a de ces livres qui nous touchent, nous interpellent, nous font vivre des émotions contradictoires. Et vous, y a-t-il un livre qui a su vous émouvoir récemment?
J’y réfléchis, pas facile comme question, pour le verbe « émouvoir ». Plusieurs romans m’intéressent, m’interpellent, me font réfléchir, vont chercher mon admiration, me distraient, m’informent, mais « émouvoir » est un verbe que je prends au mot ! Récemment, La Petite et le vieux de Marie-Renée Lavoie, mais à moindre intensité que « 33, rue de la Baleine » de Myriam Beaudoin. J’ai été atteinte profondément par cette histoire d’amour d’une femme qui ne s’aimait pas assez. Jusqu’où l’a menée sa foi en l’autre.
C’est vrai que ce terme est peut-être un peu flou, ou même « puissant ». De plus, avec la possibilité infinie de livres à lire, c’est difficile d’e n’en cerner que quelques-uns. J’ai parlé de celui-ci aujourd’hui, mais plusieurs autres m’ont touché: maintenant que je me pose la question, il n’y en a aucun qui me viennent à l’esprit! Et merci pour les deux propositions de lecture, elles iront sur ma déjà exhaustive liste de « livres à lire »!
J’ai lu ce livre sous la recommendation d’une amie. En fait, il ne me disait rien. Le titre ne me disait rien non plus. Preuve qu’il ne faut pas toujours se fier à son instinct… C’est vraiment un roman coup de poing qui laisse une trace indélébile.
« Coup de poing » est effectivement le bon mot pour décrire ce livre! Pensez-vous aller voir le film?