J’ai été choquée lorsque j’ai vu Rémy Couture à Tout le monde en parle. Cet artiste maquilleur, fan de gore et d’effets spéciaux lugubres a été arrêté et soupçonné de « corruption des mœurs par diffusion de matériel obscène. » Après une arrestation qui a eu lieu devant tous ses voisins, assez fucké merci, l’homme devra se défendre en cours en décembre 2012 pour avoir fait de l’art bizarre.
Cet homme est coupable d’avoir un immense talent et d’utiliser ce talent pour faire de la fiction. Pourquoi lui et pas les producteurs de Saw, par exemple, ça me laisse perplexe…
Je n’élaborerai pas sur le sujet, vous avez déjà sûrement vu l’entrevue qu’il a accordé dimanche dernier. La question que je me pose en ce moment c’est: jusqu’où les autorités peuvent-elles aller sans brimer notre droit à la liberté d’expression? Si le gars avait réellement martyrisé des enfants, des femmes, des hommes , des animaux, jdis pas. Mais là, c’est de la fiction. DE LA FICTION!
C’est discutable certes, et ce n’est pas tout le monde qui est d’accord avec la forme d’art utilisée par M. Couture. Mais, est-ce normal de mettre en état d’arrestation tous les artistes qui ne font pas de l’Art comme on le voudrait?
Cela dit, je voulais vous faire part d’un site internet qui existe pour supporter Rémy Couture. Comme Claude Robinson, celui-ci se bat contre le système. Voici le lien, vous pourrez en juger par vous-même: http://www.supportremy.com/fr/index.html
Quelque peu épineux d’y aller d’un commentaire ici, Madame Alcaraz Robinson… Car le «cas» de M. Rémy Couture est très particulier.
D’un côté, une intervention lourde et obtuse d’une Justice aveugle et, de l’autre, l’Art au dos large pataugeant dans un goût… hum… discutable, pour nous en tenir à ce qualificatif.
Peut-être que le «problème» – à tout le moins un des gros problèmes – avec ce qu’a mis en ligne M. Rémy Couture aurait beaucoup à voir avec ce que cela pourrait inspirer aux détraqués de ce monde. Et, à cet égard, on se prend à vivement espérer que notre voisin de palier ne soit aucunement fêlé et encore moins du genre influençable…
Une restriction à la diffusion tous azimuts de certains trucs aptes à déclencher des comportements dangereux chez des «dépravés en puissance» se doit d’être une préoccupation qui prime sur tout le reste. Une simple question d’agir de manière responsable – et non une entrave à la libre expression artistique. Qu’une nécessaire balise.
Évidemment, si ce n’était de l’existence çà et là de zinzins assez tordus, il n’y aurait possiblement nul besoin de contraintes quant à la diffusion de contenu artistique, si extrême que puisse être ce contenu. Mais des zinzins tordus, il y en a. Hélas. D’ailleurs, ces zinzins pourraient bien constituer une bonne part des internautes que l’Art de M. Rémy Couture attire…
Une solution pourrait possiblement être qu’un site diffusant des contenus «à risque» ne puisse être accessible au grand public. Ne soit accessible qu’à ceux ayant des liens d’affaires ou d’amitié justifiant un tel partage de contenu.
Pas commode, tout ça…
Je suis d’accord avec le danger d’exposer les images troublantes à des « malades ».
Mais si on suit votre raisonnement, il y a aussi un danger à laisser des bébés se baigner nus sur une plage, de peur d’éveiller des tendances pédophiles. Ou à « laisser » les femmes choisir de s’habiller sexy de peur d’attiser les violeurs… Toujours en suivant cette logique, il faudrait entre-autre interdire aux gens de diffuser des photos de famille en maillot de bain sur leur profile facebook et empêcher les publicitaires de montrer des femmes en petites tenues dans leurs campagnes…
Vous voyez bien que ça ne tient pas debout. Ce sont ceux qui commettent les crimes qui doivent être pourchassés, accusés et mis en prison. Sinon, nous vivrons TOUS dans une prison en permanence, vivant dans la peur d’influencer tel ou tel type de détraqué.
Ce que cet artiste a fait (même si son art est discutable, voir répugnant, aux yeux de plusieurs), il l’a fait dans les limites de la loi. Si la société décide que ce qu’il fait est criminel, alors il faudra changer les lois en conséquence. En attendant, il n’a rien fait de mal au sens criminel du terme.
Effectivement, je comprends la réticence de M. Perrier mais, jusqu’où devons-nous censurer?
Le nouveau film Avengers pourrait être considéré comme un incitatif à la violence. Imaginez si quelqu’un décide de se faire justice lui-même, être un super-héros à la Batman qui fait fi de la police et prend les choses dans ses mains? Oui, c’est tiré par les cheveux, certes, mais honnêtement, je ne crois pas que ça le serait plus que lorsqu’on regarde l’art de cet homme.
Des détraqués, il y en a. Des malades mentaux qui laissent des seringues souillées dans les commerces, il y en a. Des tueurs, violeurs, voleurs, etc… il y en a. Et je ne crois pas que Rémy Couture soit responsable d’aucun meutre, viol ou vol présentement.
C’est là justement que je tique. La fameuse question du « OÙ »… Jusqu’où?
Où doit-on tracer la ligne?
Bon, j’ai pourtant essayé de mettre des gants blancs jusqu’aux coudes… Ne pas, surtout pas, poser en borné censeur de quoi que ce soit.
Par contre, il me semble qu’il faille parfois songer à un peu baliser la liberté d’expression. Y aller de compromis. Veiller à ménager la chèvre et le chou. Un peu comme ce qui se fait depuis très longtemps du côté du cinéma avec la restriction de visionnement «réservé aux adultes», par exemple.
Ainsi, lorsqu’un «contenu» pourra s’avérer «préoccupant» à certains égards, il pourrait mieux valoir pour l’ensemble de la collectivité que l’accès à ce «contenu» soit encadré plutôt que libre. Qu’il s’agisse d’armes ou de dynamite ou de pornographie…
Ce n’est pas de la censure crétine mais simplement une approche se voulant plus sensée et responsable que de laisser de gros couteaux à portée de mains d’enfants, ou des explosifs trainer là où n’importe qui pourrait s’en emparer.
Mais je l’ai déjà écrit: pas commode tout ça.
(J’avais même beaucoup hésité à commenter, craignant de ne pas parvenir à cerner et exprimer avec justesse la position que je ressens, et craignant tout autant que cette difficulté à dire n’incite à des commentaires outrepassant de loin ce que je dis, tel que l’illustre hélas celui de M. Godbout…)
M. Perrier, j’ai osé sourire lorsque j’ai lu les premières phrases de votre commentaire… Si vous saviez le nombre de fois que j’efface, modifie ou m’abstiens d’écrire quelque chose, avec cette même hésitation….
Cela dit, ça porte à la réflexion tout ça. Rémy Couture a déclaré que son site était réservé aux 18 ans et plus. S’il y avait vraiment un contrôle rigoureux, ça je ne pourrais m’avancer.
La liberté, dans tout son sens large, comprennant l’expression et l’art, c’est un concept tellement compliqué. Et je ne dis pas compliqué dans un sens péjoratif ou négatif, mais c’est autrement très intéressant de se pencher sur la question.
Par contre, je trouve qu’il est un peu exagéré de se mettre à peupler nos prisons, déjà pleines et en difficulté, d’artistes, autant dérangeants puissent-ils être.
Merci d’avoir pris le temps de commenter et surtout, ne vous censurer point!
Merci, Madame Alcaraz Robinson!
J’abonde dans le sens de Mme Alcaraz Robinson. Vous avez suscité le débat de belle façon. C’est sain, et c’est même apprécié. Donc y’a pas de mal à créer des réactions!
C’est vrai que j’ai utilisé des exemples « grossiers », mais c’était simplement pour illustrer le principe. Je ne voulais pas tourner en dérision vos préoccupations, en fait, j’ai les mêmes. Mais je trouvais qu’il y avait une faille dans votre raisonnement.
Je suis parfaitement d’accord avec ce que vous dites sur les balises, les avertissements et autres mécanismes qui font en sorte que des publics sensibles ne soient pas exposés à des images qui ne leur sont pas destinées.
Je crois également qu’un tel avertissement existait sur le site de Monsieur Couture.
Si on a envie de voir des horreurs, y compris de nature pornographiques, dépeignants des actes véridiques, et non simulés comme dans les films de M. Couture, on peut en trouver très facilement sur internet. Je n’aime pas ça plus que vous. Mais dans ce conditions, que proposez-vous?
Ce que dit Mme Alcaraz Robinson est vrai. Peu importe les balises que l’on dressera, même si le gore et le porno devenaient carrément interdits, les vrais esprits dérangés sauront toujours trouver de quoi les « stimuler ».
Cela dit, la réflexion vaut définitivement la peine d’être faite. Je ne suis pas non plus pour la liberté d’expression totale sans responsabilisation aucune des gens qui jouissent de cette liberté. Si ce que fait M. Couture est une incitation à la violence pure et simple, alors il existe des mécanisme pour ça.
Merci, Monsieur Godbout!