Cachez ce sein que je ne saurais voir

Le monde entier a pu voir les photos de Prince Harry nu, lors d’un party à Las Vegas. On a ridiculisé le prince, rit de lui… Sa blonde l’a plaqué, humiliée… Pour ma part, et je crois que plusieurs d’entre vous seront d’accord, ce que fait cet homme m’importe peu. Je pourrais même dire que je n’en ai rien à cirer.

Par contre, ce que je trouve intéressant, c’est le traitement de la nouvelle. Les journaux du monde entier ont publié les photos avec des titres croustillants.

Il y a quelques jours, la duchesse Kate Middleton s’est fait prendre le maillot baissé. Des photos de ses seins font désormais partie de la collection royale des « scandales sexuels ». Et des scandales sexuels, ils en ont…

Ce qui me dérange dans tout cela, c’est le « double standard » (un anglicisme, désolée). Se partager les photos d’un Harry nu est un divertissement, un régal pour les potineux. Des journaux à potins aux journaux respectables : les photos se sont retrouvées partout, sans remords. Mais les seins de la duchesse sont de l’ordre de l’invasion de la vie publique.

Notez la réaction de la famille royale : deux plaintes sont déposées contre la revue Closer pour « atteinte à la vie privée ». Le couple doit être content : la justice française leur a donné raison. Aucune réédition ou revente des photos possibles. La revue devra remettre les photos au couple, et payer 10 000 euros par jour de retard, 10 000 euros pour rediffusion et 2000 euros en frais de justice.

Qui a droit à la vie privée? Est-ce que les seins de Mme Middleton doivent être plus privés que les fesses d’Harry?

Ce qu’Harry a fait, il l’a fait entre quatre murs d’un hôtel lors d’une fête privée.

Est-ce plus normal de protéger des seins?

Ça me fait penser à une phrase tirée de la Ferme d’animaux. « Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres. » Eh bien, dans ce cas, on peut remplacer animaux par vie privée…