Est-ce qu’une femme enceinte de 34 semaines peut assister à un spectacle sans anicroche? Certainement. Peut-elle assister à celui des Black Lips? Bien sûr, mais avec précaution. Résumé d’un spectacle déjanté où ma bière fut remplacée par une Beck’s non alcoolisée et où j’ai troqué le parterre du Théâtre Corona Virgin Mobile pour le balcon avec, en ma possession, une belle pomme rouge à la main.
Il m’aurait été impossible d’apprécier pleinement ce concert en restant au parterre, car les fans trashaient, lançaient de la bière dans les airs et s’adonnaient aux joies du body surfing au plus grand désespoir des deux gardiens de sécurité qui sévissaient sur la scène. Bon, ce n’était pas digne de l’émeute de 1992 au Stade, mais vous comprenez le topo.
Je vous avoue par contre que, si je ne portais pas la vie, il aurait été extrêmement facile (et plaisant) de me laisser porter par tout ce chaos. Lorsque le groupe entra sur scène vers 22 h et entama les premières notes de l’excellente Family Tree, je fus conquise sur-le-champ. Les fans furent servis à souhait avec une heure de bombes musicales (Calling, Boys in the Wood, Make You Mine, Modern Art, Drive By Buddy). Je trémoussais mon derrière et levais mon bras (et mon poing) à la PKP. J’avais le goût de prendre un shooter (ou deux ou trois) de whisky avec mes amis. J’étais prête pour une soirée où tout est permis quoi.
Le groupe n’a pas certainement pas offert une performance réglée au quart de tour. Je dirais même que la performance laissait à désirer vers la fin. Mais on n’assiste pas un spectacle des Black Lips en se disant qu’on va voir Elton John, Muse ou Nine Inch Nails au Centre Bell. On s’attend à passer une méchante belle soirée et pour cela, le groupe a réussi son pari avec brio.