Vendredi matin. Autour de 9h. J’apprenais que j’allais couvrir le spectacle pour vous, chers lecteurs affamés de culture. J’étais aux anges. J’allais voir U2 pour la première fois.
Vers 20h25 (avec presque une heure de retard), Bono est apparu sur la petite scène avec, comme trame sonore, la pièce People Have The Power de Patti Smith. À le voir aller, il était chauffé à bloc, prêt à livrer la marchandise, tel un boxeur déterminé à vaincre son adversaire. Pas pire pour un homme qui a subi un gros accident de vélo en novembre dernier.
Pendant l’exécution des quatre premières chansons, nous avons eu droit à une mise en scène très épurée, voir même inhabituelle pour un groupe qui nous a habitué à de gigantesques structures scéniques, des boules disco et un citron géant. Mais dès les premières notes de Iris (Hold Me Close), nous avons retrouvé le côté technologique du groupe que les fans aiment tant.
Des écrans géants surplombaient la passerelle qui unissait la scène principale de la petite scène. Nous avons eu droit à des bijoux de projections, notamment lors de Cedarwood Road, où les 21 ooo spectateurs ont été invités dans la chambre d’un jeune Bono, grattant sa guitare sur son lit avec, au-dessus de ce dernier, des affiches de Kraftwerk et The Clash.
Les écrans furent également utilisés à titre de messagers pour livrer des messages politiques et philanthropiques, tels qu’un hommage aux victimes du conflit irlandais (« JUSTICE POUR LES OUBLIÉS ») et des statistiques sur les gens atteints du VIH.
La bande a fait usage des médias sociaux durant le concert, permettant ainsi aux absents de visionner le concert en direct sur Meerkat. Un fan, déguisé en boule disco, s’est même vu confier le rôle de cameraman d’un soir durant Elevation, en se baladant (et en se déhanchant de bonheur) avec la caméra dédiée au compte du groupe.
Bono, homme très politisé, a bien évidemment livré un discours bien ressenti sur la paix et la liberté de parole durant le combo The Hands That Built America et Pride (In the Name of Love). Il a même sorti son plus beau français pour nous dire « Liberté. Égalité. Fraternité. »
Non seulement le groupe a rendu hommage à Patti Smith en début et fin de spectacle, mais nous avons également eu droit à des apparitions de Johnny Cash et Stephen Hawking, en plus d’un court hommage à Paul Simon (Mother and Child Reunion).
J’étais un peu sceptique avant le concert quant à la sélection des chansons, sachant bien que U2 allait proposer quelques chansons du terrible Songs of Innocence. Même si les pièces étaient nettement inférieures aux albums qui ont fait la renommée du groupe, j’ai bien aimé la version acoustique de Ordinary Love, l’interprétation piano/voix de If You Go ainsi que The Miracle (Of Joey Ramone), une pièce qui a définitivement sa place dans un show rock à grand déploiement.
Il ne faut pas se le cacher, je voulais surtout entendre les succès du groupe. J’ai été pas mal gâtée avec Vertigo, Bullet The Blue Sky, Beautiful Day, With Or Without You, Sunday Bloody Sunday, I Will Follow et, en guise de rappel, City of Blinding Lights, Where The Streets Have No Name et I Still Haven’t Found What I’m Looking For.
Même si les derniers efforts de U2 sur disque laissent à désirer, reste tout de même que le groupe est toujours pertinent sur scène et pourrait donner une belle leçon de rock à bien des jeunots. 2h30 de pur plaisir.
Liste des chansons (13 juin 2015)
The Miracle (Of Joey Ramone)
The Electric co.
Vertigo
I Will Follow
Iris (Hold Me Close)
Cedarwood Road
Song for Someone
Sunday Bloody Sunday
Raised by Wolves
Until the End of the World
Entracte
Invisible
Even Better Than the Real Thing
Mysterious Ways
Elevation
Ordinary Love (acoustique)
Every Breaking Wave
Bullet the Blue Sky
Pride (In the Name of Love)
Beautiful Day
With or Without You
Rappel
City of Blinding Lights
Mother and Child Reunion (de Paul Simon) / Where the Streets Have No Name
I Still Haven’t Found What I’m Looking For