PJ Harvey au Métropolis: une soirée envoûtante avec une dame ensorcelante
BloguesLe blogue de Stéphanie Chicoine

PJ Harvey au Métropolis: une soirée envoûtante avec une dame ensorcelante

Pour son premier spectacle en sol québécois en seize ans, PJ Harvey a livré une incroyable leçon de musique devant un Métropolis plein à craquer.

Vêtue de noir avec des plumes, elle est arrivée avec neuf multi-instrumentistes comme dans une fanfare militaire, marquant le début d’une trop courte mais mémorable soirée en leur compagnie. Durant un peu plus de 90 minutes, une vingtaine de chansons fut offerte aux fans, la majorité provenant de son dernier opus The Hope Six Demolition Project.

Envoûtante, ensorcelante, charismatique, en plein contrôle de ses moyens, cette grande dame du rock a su comment capter l’attention de ses fans. L’interprétation de ses pièces était théâtrale et intense. Elle dégageait une énergie incroyable, j’avais rarement vu ça sur scène. Durant Dollar, Dollar, elle s’est adonnée à une danse frénétique pour traduire «All my words get swallowed». Les mots de 50 Ft Queenie étaient appuyés par une puissante danse punk qui me donnait envie de descendre au parterre pour m’adonner à une séance de mosh pit avec les têtes grises, les fans de la première heure. Et sa voix? Parfaite, sans faille, bouleversante.

Photo par Kristof G.
Photo par Kristof G.

Mis à part le petit problème de sonorisation avant le rappel, PJ et sa bande sonnaient comme une tonne de brique. Les cuivres résonnaient jusqu’à l’arrière de la salle, les choeurs (de 6 à 9 personnes qui chantaient en même temps!) me prenaient par les tripes et les percussions avaient le potentiel de faire exploser les haut-parleurs. Tous nous ont transportés dans leur univers musical, puisant dans le rock, le grunge, le blues avec justesse. Méga coup de cœur pour Ministry of Defence ainsi que The Ministry of Social Affairs où Terry Edwards a impressionné le public avec ses solos de saxophone. Je n’avais jamais vu un musicien jouer deux saxophones en même temps. Fou raide.

Photo par Kristof G.

Lorsqu’elle ne chantait pas, PJ s’effaçait sur le côté de la scène pour que l’on puisse admirer l’immense talent de ses musiciens. Lorsqu’elle jouait du saxophone, elle rejoignait ses comparses au lieu de rester à l’avant. Oui, elle est la vedette, oui, elle est la raison pour laquelle tous les fans se sont déplacés au Métropolis, mais elle ne se la joue pas rockstar. Il y avait une camaraderie, un respect mutuel entre tous les artistes présents sur scène. Et ça fait du bien de voir ça. Place à la musique, exit l’ego trip.

Et, comble de bonheur, elle a pigé dans ses anciens albums avec To Bring You My LoveDown By The WaterLet England Shake et The Words That Maketh Murder. Elle s’est même fait plaisir avec une reprise de Highway 61′ Revisited de Dylan.

Espérons qu’elle reviendra à Montréal avant 2033, car ce fut l’un de mes meilleurs concerts à vie. En écrivant ces dernières lignes, je réalise qu’en 2033, j’aurai 50 ans. Je serai, moi aussi une tête grise et j’accueillerai Miss Harvey à bras ouverts.

MERCI À MON COLLÈGUE KRISTOF G. POUR LES SUBLIMES PHOTOS! RENDEZ-VOUS SUR SON BLOGUE POUR SA CRITIQUE DU SPECTACLE AINSI QUE D’AUTRES CLICHÉS DE LA SOIRÉE!