Le crescendo de Sigur Rós
LES FANS (DONT JE FAIS PARTIE) ÉTAIENT FÉBRILES À L’INTÉRIEUR DE LA SALLE WILFRID-PELLETIER. POUR SON RETOUR EN SOL MONTRÉALAIS, LE GROUPE ISLANDAIS NOUS A OFFERT UN POIGNANT SPECTACLE EN FORMULE TRIO.
Le spectacle de deux heures et des poussières était divisé en deux parties. La première, bien que parfaite dans son exécution, m’a laissé un peu sur ma faim. La pièce Glósóli, seul succès du groupe durant la première partie et ma chanson préférée de leur discographie, m’apparut plus douce, moins percutante que sur disque et lors des concerts antérieurs. Je vous avoue que je préfère lorsque les légendes islandaises du post-rock nous bouleversent avec leur penchant plus rock, plus dans ta face. Mais ce set plus planant, plus sobre avait une mission bien claire, celle de mettre la table pour une deuxième partie complètement hallucinante.
Après l’entracte, la deuxième partie sévit comme un geyser, où les percussions et la guitare explosèrent dans les haut-parleurs de Wilfrid-Pelletier. Je dirais même qu’il y avait de quoi de heavy metal dans la façon dont Jónsi attaqua sa guitare à l’aide d’un archet. Même le batteur a retiré son chandail tellement il était possédé par sa musique. De voir un gars torse nu durant un show des Foo Fighters, c’est fréquent, mais dans un show de post-rock, c’est une première pour moi. Sæglópur fut certainement ma pièce chouchou de la soirée, avec un groupe en plein contrôle de ses moyens, suivie de très près par Festival et Popplagið, pièce de choix pour clore ce spectacle.
La force de Sigur Ros réside dans l’excellence vocale de Jón Þór Birgisson, mieux connu sous le surnom de Jónsi, qui ne cesse de m’épater avec son fausset, sa technique vocale qui, combinée à la langue islandaise et l’Hopelandic, crée tout simplement de la magie. Nous avons d’ailleurs eu droit à une belle démonstration de ses prouesses vocales, lorsqu’il tenu une note pendant si longtemps, de quoi faire rougir notre Céline nationale. Nous étions tous pâmés devant cette exécution sans faille, tout comme lorsqu’il nous a plongés dans un long silence d’une dizaine de secondes.
La brillante scénographique accompagnait avec justesse les ambiances proposées par le groupe. Par moments, je me sentais dans l’univers de Tron, avec des néons bleus qui entouraient les musiciens ou dans Apocalyse Now, avec les teintes rougeâtres et les images de lave volcanique en arrière-plan. Le groupe nous a aussi invités dans un voyage cosmique avec ses projections et effets lumineux.
Pas de rappel pour le groupe, bien que j’aurais pris une autre vague de chansons après ce deuxième set musclé et haute en émotions. Les trois musiciens sont revenus sur scène à trois reprises pour remercier ses fans avec, en arrière-plan un gigantesque Takk, qui signifie « merci » en islandais. Le groupe retourne à la salle Wilfrid-Pelletier ce soir, vous leur direz Takk de ma part.
Première partie
- Á
- Ekki Múkk
- Glósóli
- Untitled #6 (E-Bow)
- Dauðalagið
- Niður
- Varð
Deuxième partie
- Óveður
- Sæglópur
- Ný Batterí
- Vaka
- Festival
- Kveikur
- Fljótavík
- Popplagið
Notre collaboratrice photographe Mihaela Petrescu a pris de magnifiques clichés de la soirée, à voir dans notre galerie photo!