C'est à partir d'aujourd'hui qu'on ne peut plus fumer dans les bars et les restaurants. Comme c'est le sujet de l'heure, voici un petit texte d'opinion que j'avais écrit il y a exactement un an, à propos de "l'organisme" Monchoix.ca.
Sous de faux airs humanitaires, le Conseil canadien des fabricants des produits du tabac a lancé un organisme sans but lucratif pour tenter de garder les fumeurs dans leur giron, et ce, en leur faisant croire que fumer est un "droit"… La propagande publicitaire en marche!
"Le site monchoix.ca est un site Web qui s'engage à ramener un peu de bon sens, d'équité et de courtoisie dans la façon dont les fumeurs adultes canadiens sont traités par les politiciens fédéraux, provinciaux et municipaux."
Cette phrase ouvre le site d'une campagne pancanadienne orchestrée par le Conseil canadien des fabricants des produits du tabac et qui vise à défendre les droits des fumeurs canadiens. L'organisme, qui se dit sans but lucratif même si son objectif premier est de faire en sorte que les fumeurs puissent fumer en paix et ainsi continuer à engraisser les portefeuilles de grands cigarettiers, s'insurge contre les mesures antitabac et organise des concerts rock pour promouvoir le tabagisme.
Je suis moi-même un fumeur. Ce n'est pas la plus grande réalisation de ma vie. Je suis conscient des dommages de la cigarette sur ma santé et celle des autres. Or, dans cette campagne de Monchoix.ca, j'y vois une insulte à mon intelligence. Parce que je sais fort bien que fumer n'est pas un "droit". C'est une dépendance.
LE TABAGISME EST UNE DÉPENDANCE.
Bref, j'ai pu mieux mesurer la sournoiserie complète de cet organisme en lisant le portrait de sa présidente, Nancy Daigneault. Imaginez, chaque matin, cette ex-journaliste mère de deux garçons se lève et part en croisade pour défendre les "droits" des fumeurs canadiens. C'est sa cause. Sa mission. Sa raison de vivre.
Nancy Daigneault est une femme forte et saine. "Lorsqu'elle n'est pas en train de courir derrière ses deux enfants ou d'aider à amasser des fonds pour la garderie éducative de son quartier, peut-on lire sur le site Internet de Monchoix.ca, Nancy aime garder la forme en faisant de la course à pied, de la musculation et de la bicyclette." On nage en plein délire!
Choisir ses causes
Il y a des causes qui n'ont aucun sens. En voilà une. Toute la matinée, j'ai tenté de comprendre comment une personne saine d'esprit peut avoir envie de consacrer son existence à une cause qui va à l'encontre de la vie, de la santé humaine. Comment une personne saine d'esprit peut-elle décider en son âme et conscience de faire en sorte que les Canadiens puissent perpétuer une mauvaise habitude, qui est accessoirement la principale cause de cancers au pays?On ne peut peut-être pas interdire aux fumeurs de fumer. Mais de là à consacrer sa vie pour qu'ils puissent fumer en paix, il y a une marge.
J'ai une question pour la présidente de Monchoix.ca. Si les fumeurs ont le droit individuel d'en griller une quand bon leur semble, pourquoi serait-ce à la population en général de défrayer les coûts en soins de santé qui seront nécessaires lorsque leur "droit de fumer" leur causera un petit cancer, un arrêt cardiaque ou un emphysème?
Bien sûr, mon autre texte plus récent sur le documentaire "Tabac, la conspiration" paru dans Voir.
Désolé d’être en désaccord, mais la distinction que vous faites entre la dépendance et le droit me laisse perplexe. Dire que fumer n’est pas un droit mais bien une dépendance me paraît être un argument assez fragile. N’avons-nous pas le droit de développer une dépendance? L’être humain peut développer une dépendance à pratiquement n’importe quoi, qui en passant, peut être positive ou négative. Durant une vie, rare seront ceux qui n’auront pas développer de dépendance. Ces dépendances ne nous sont pas imposées, nous les choisissons. Pourquoi certaines personnes choisissentla cigarette, et d’autres les drogues et l’alcool, et d’autres le jeu, ou la télé etc. Donc, fumer est selon moi un droit, qui peut, tout dépendant de la relation que l’on développe avec le produit, devenir néfaste.
Par contre, je suis d’accord sur la futilité du sîte Monchoix et sur son agenda semi-caché.
Peut-être que Nancy Daigneault ressent de façon particulièrement négative la pression sociale qui s’exerce constamment sur les fumeurs, et sur elle-même. Il faut l’admettre, il est devenu difficile de fumer sa cigarette tranquillement sans se faire écoeurer par des publicités de tous genres, des amis etc,. qui prônent les poumons roses. Peut-être en a-t-elle assez de sa conscience qui lui répète de cesser de fumer sans avoir besoin de toute une société sur le dos, qui s’acharne.
Je suis une non-fumeur, je l’ai toujours été et je vais toujours l’être. Bon, il ne faut jamais dire toujours mais je ne crois pas, à mon âge, me mettre à fumer un jour. Bref, je vie dans la région d’Ottawa et j’ai vécu, depuis un an, l’expérience « sans fumée » tant attendue au Québec ce 31 mai 2006. J’approuve à 100% ce nouveau régime car je crois qu’il va contribuer au mieux être. Par contre, c’est dans la méthode de l’application que j’ai des réserves. Avant, les non-fumeurs se sentaient discriminés parce qu’ils ne pouvaient pas fumer partout. Maintenant, ce sont les non-fumeurs qui sont discriminés. Je vous donne un exemple. Je suis dans un bar d’Ottawa, il fait chaud, mes amis fumeurs sont sur le balcon extérieur annexé au bar pour fumer leur clope. Je décide d’aller prendre de l’air en les accompagnant sur le balcon. Je me fais sortir du balcon puisque je ne fume pas!!!! Ma peur c’est qu’on en vienne là pour les terrasses, préférant laisser la place aux fumeurs pour ne pas faire fuire la clientèle. Et nous, pauvres petits non-fumeurs, seront-nous condamnés à rester enfermés en-dedans?????