BloguesAngle mort

Pareil, pas pareil

Un commentaire de Carol Minville sur ma chronique Médias de cette semaine. Je le trouve tout à fait pertinent…

D'ailleurs, plus j'y pense, plus je trouve que j'utilise le terme "pertinent" beaucoup trop souvent. Définition de pertinent: "Qui a un rapport avec ce dont il est question". En somme, être "pertinent" c'est quand même un gros minimum… pas nécessairement une qualité.

Le commentaire de Carol Minville est "allumé". Voilà qui est mieux. D'ailleurs, le voici:

Nous avons depuis quelques années des chaînes de télévision qui sont consacrées entièrement à l'information. CNN à fait des petits qui chez nous s'appelle LCN et RDI. En diffusant 24h/24, au rythme accéléré ou les événements se succèdent, du tragique à la célébration, il faudrait un armée de correspondants pour tout couvrir. Or ce qui ce passe est exactement le contraire. Plutôt que de recourir a des correspondants, l'information circule en rond à partir d'une même source. Parcourant toutes les TV et journaux du monde un même événement sera transmis quasi dans les même termes qu'à sa source première.

Ce qui fera parfois la différence sera une certaine teinte idéologique. Celle-ci consiste en un subtil traitement de l'information qui laisse sur nos esprits un impression qui oriente notre jugement.

[…]

Un exemple de journalisme à saveur idéologique: la Presse traitant d'Ollanta Humala au Pérou a mis l'accent sur la crainte qu'il inspire à la bourgeoisie alors que le Devoir signalera son rapprochement avec Chavez.

L'un met l'accent sur le capital, l'autre sur l'orientation politique du candidat.

J'ajouterais que cette tendance à l'homogénéisation des informations est la PREMIÈRE tendance identifiée par State of The News Media 2006, une analyse annuelle poussée des médias américains.

The new paradox of journalism is more outlets covering fewer stories. As the number of places delivering news proliferates, the audience for each tends to shrink and the number of journalists in each organization is reduced. At the national level, those organizations still have to cover the big events. Thus we tend to see more accounts of the same handful of stories each day. And when big stories break, they are often covered in a similar fashion by general-assignment reporters working with a limited list of sources and a tight time-frame. Such concentration of personnel around a few stories, in turn, has aided the efforts of newsmakers to control what the public knows. One of the first things to happen is that the authorities quickly corral the growing throng of correspondents, crews and paparazzi into press areas away from the news. One of the reasons coverage of Katrina stood out to Americans in 2005 was officials were unable to do that, though some efforts, including one incident of holding journalists at gunpoint, were reported. For the most part, the public – and the government – were learning from journalists who were discovering things for themselves.