Un message d'Alex Beaulieu sur l'humour ironique et brillant comme un fond de poêle des Black Taboo…
Le groupe "Black Taboo" de la région de Québec, notre Texas à nous, a fait la manchette cette semaine grâce à son rap aux textes orduriers. Ils ne s'en cache pas. Ils disent le faire pour parodier le gangsta rap américain.
Je ne suis pas scandalisé par ce genre de produit cheap et inutile. Mais, je comprend bien les parents qui se sont fait aller le clapet tout au cours de la semaine.
L'ironie, le sarcasme et le cynisme est très à la mode chez les jeunes auteurs. Je suis animateur sur les ondes de CISM et j'ai souvent l'occasion d'entendre des disques aux textes très sarcastique. Mais voilà, l'ironie et le sarcasme sont maintenant les béquilles de ceux qui n'ose pas dire ce qu'ils pensent réellement. Il est facile de prétendre dénoncer la teneur violente du gansta rap en faisant pire encore. En utilisant le très mauvais goût pour dénoncer le simple mauvais goût, on creuse encore plus dans la… pourriture. Les auteurs on le droit de créer ce qu'ils veulent et de le diffuser de la façon choisie. Mais ils pourraient aussi DIRE ce qu'ils ont a dire.
Par exemple: Je pense que le rap américain montre des femmes asservies. Ça me déplait.
En langage ironique on dirait: T'es ma chienne bébé, suce ma graine pour que j't'aime.
Vous voyez, c'est facile… Moi aussi… je critique la société.
Dites ce que vous avez à dire, comme vous le pensez et non pas le contraire. Vous verrez, personne ne vous en tiendra rigueur.
Selon eux, il y aurait un deuxième degré aux paroles de leur chanson. Faudrait peut-être qu’ils commencent à nous expliquer le premier degré. Pourtant le rap est une forme d’expression populaire dont le discours n’est pas anodin.
On aurait cru que 30 ans de féminisme aurait pu éveiller un tant soi peu la conscience des créateurs à la discrimination envers les femmes. Non! Avec leurs grosses chaînes en or et le fond de culottes aux chevilles, les rappers ont récupéré le discours féministe en le pervertissant. Ils utilisent comme cible 50% de la population en l’asservissant. Et pourtant, béates d’admiration, les filles en redemandent.
Le féminisme est mort ! Vive le fachisme !
Désolé de passer à côté de l’essentiel du sujet, mais la brève définition de la ville de Québec que nous a servit Alex Beaulieu n’a pas été lancé innocemment.
Pendant que Monsieur Beaulieu tente de justifier sa requête pour le parler franc et direct, il oublie d’écrire ce qu’il a vraiment à dire sur la ville de Québec. On ne prend pas la peine d’écrire « Québec, notre Texas à nous », sans avoir un morceau à cracher.
Alors Monsieur Beaulieu, parlez-nous de vos déceptions, de votre haine, de votre échec.
Faites nous la démonstration de ce que vous prônez. Ce ne sera pas nécessairement intéressant et surtout pas un discours original, mais puisque vous avez ouvert une parenthèse, allez jusqu’au bout de votre idée. Lâchez la facilité et abandonnez votre béquille afin de bien faire passer votre critique en toute franchise.
Belle ironie, n’est-ce pas!
Il y a une faute dans ton premier paragraphe mon Steve… »Ils ne s’en cache pas… » Bonjour la crédibilité ! Mathieu.