BloguesAngle mort

Le piège de l’ironie

Il y a quelques semaines, le collègue Martineau avait publié une chronique hyper-ironique sur les théories du complot. La majorité de ses lecteurs ont cru qu'il croyait réelllement à ces théories, ce qui a forcé Richard à publier sur son blogue une mise au point. Il en a profité pour conseiller les futurs chroniqueurs de ne JAMAIS utiliser l'ironie.

Je ne l'ai pas cru. Richard est un mononcle après tout, faut pas prendre tout ce qu'il dit pour du cash.

J'ai écrit il y a longtemps un texte sur l'humour chez les enfants. J'y avais appris que les enfants comprenaient l'humour ironique vers l'âge de 10 ou 11 ans seulement. Or, je me souviens très bien qu'un prof de journalisme nous disait toujours d'écrire comme si les lecteurs avaient 5 ans. Ça non plus, je n'y ai jamais cru.

Bref, il aura fallu que je teste la chose pour m'en convaincre.

Cette semaine, j'ai voulu ma chronique Médias 100% ironique. Je voulais prouver à Richard et à mon prof de journalisme qu'ils se gourraient tous les deux. Faire mon ti-jos connaissant, finalement.

Ben je me suis trompé. Plusieurs lecteurs pensent vraiment que je voue un amour inconsidéré à la pub. Pourtant, je croyais l'ironie assez évidente en écrivant:

[…] À peine pubère, je caressais déjà le rêve que ma créativité serve de nobles visées: aider le peuple à choisir une meilleure assurance-vie, guider les femmes vers la crème des crèmes […] C'est à ce genre de cause que je désirais consacrer mon passage sur terre.

Même que je trouvais ce passage tellement gros que j'ai failli le couper. C'est toute la chronique que j'aurais dû couper.

Je dois me rendre à l'évidence, l'ironie est un piège. Et comme le dit un lecteur, Alex Beaulieu, "l'ironie et le sarcasme sont des béquilles pour ceux qui n'osent pas dire ce qu'ils pensent vraiment". Je suis d'accord.

Je me joins donc à Richard Martineau. Désormais, l'ironie c'est fini.