Un dossier fort intéressant de Louise Leduc dans La Presse de ce samedi matin. Elle parle de la crise de crédibilité des médias. Tendance de fond, renforcée récemment par "l'affaire des piscines contaminées". Oui, la guerre est ouverte entre Quebecor, et "les autres" (Radio-Canada/Gesca).
Dans les médias, les piscines sont vites devenues une simple toile de fond. L'heure semblait venue de trancher la question. Lecteurs, auditeurs, dites-nous, là, maintenant, qui vous croyez. À quels médias faites-vous confiance?
Je rappelle que le nouveau slogan de TVA est "TVA c'est vrai"…
Dans un autre texte, un journaliste à la retraite commente "l'affaire des piscines", et la réaction du Journal de Montréal lorsque le scandale a été mis en doute par tous les autres médias…
"À l'heure où la grippe aviaire menace et où les gens ont peur de ce virus-ci et de ce virus-là, on n'a pas le droit de faire ça. Pas le droit de faire peur au monde, surtout quand on sait qu'il n'y a pas eu la moindre vague d'hospitalisations."
[…]
"Contrairement à l'idée reçue, ce n'est pas le journal qui ne publie jamais d'erratum qui est le plus fiable, mais bien celui qui en publie le plus."
*
Un autre texte enfin parle du "star système" dans le monde du journalisme. Une autre dérive.
Une jeune journaliste passe de Radio-Canada à TVA. Une nouvelle banale, traitée en passant dans le Journal de Montréal. Rien de passionnant, jusqu'à cette petite citation. La jeune journaliste, peut-on lire, change d'employeur parce qu'elle veut plus de place "dans un show de nouvelles".
J'aurais voulu être un artiste, pour pouvoir faire mon numéro…
Devant ce star system, comment s'étonner ensuite, demande Florian Sauvageau, que tant de jeunes n'aspirent plus tant à informer qu'à devenir star?
Bref, un dossier à lire absolument…
Une chance, il existe des alternatives. Le CMAQ, Centre des Médias Alternatifs du Québec, en est un exemple. Les médias du Québec sont-ils crédibles? Ça dépend! En parlant de cinéma, ils sont crédibles, en parlant de politique, là par exemple, les jeux de coulisses viennent soit embellir, soit enlaidir les discours.
Le problème, n’est-ce pas le spectateur, qui demande du vite-fait, spectaculaire, sans profondeur? Et cette situation est-elle due à un conditionnement qui date de plusieurs dizaines d’années? Les dames comme Paris Hilton, qui détiennent les réponses absolues sur le mode de vie de la perfection, à suivre si l’on veut être heureux, ont-il un rôle dans ce … cirque? Pourquoi les films documentaires, enrichissants, croupissent dans les bas-fonds alors que des films idiots, dits de divertissement, font des millions? Faut pas juste être sérieux dans la vie, qu’on me répond! Alors je répète, il ne faut pas non plus toujours être ricaneux et indifférents aux problèmes graves de nos sociétés.
Pourquoi autant de maquillage, pourquoi autant de publicités, pourquoi autant de « spectaculaire »? La réponse vient d’elle même, c’est l’attribut d’une population d’être ainsi qu’elle se miroite dans ses médias. Rassurons-nous, il existe des endroits bien pires, comme le Japon ou encore les États-Unis.
Ensuite, en ce qui a trait à l’information, il s’agit beaucoup plus d’histoire de « cotes d’écoutes » que d’information proprement dit. C’est dommage, en effet! La gloire, c’est la célébrité, alors que, pour en revenir à mon exemple de mademoiselle Hilton, qui n’est pas à envier, la gloire n’est-elle pas d’être bien dans ce que l’on fait et dans ce que l’on est? Paris Hilton est une demoiselle, disons-le, ignorante, non-créative, car elle ne se soucie guère d’autre chose que de sa personne. Jugement de ma part, peut-être, je l’admet. Mais le culte de la célébrité, du star système, sérieusement, qu’à-t-il apporté de bien à nos sociétés?
Ayoye! Je viens de lire le nom de Florian Sauvageau… Me semble qu’il doit bien s’ennuyer sur la planète information.
À voir le côté spectacle qui prend de plus en plus de terrain, M. Sauvageau doit se gratter le menton. Les médias se distancent de plus en plus de l’éthique longtemps proposée par cet observateur de référence du métier de journalisme.
Dans un monde de plus en plus inondé d’information, le métier, dirait-on, se perd de plus en plus. Une autre contradiction de plus !
J’ai été lire le dossier suggéré dans la Presse de ce samedi. Ce qui est dommage c’est que les questions ne sont abordées qu’en superficie, on ne pose pas les questions jusqu’au bout et on ne regarde pas tout les faits. Il serait intéressant que vous vous risquiez éventuellement à l’exercice.