BloguesAngle mort

Réjean Tremblay, sur le journalisme

 

En fouillant les archives, comme je le fais trop souvent, je suis tombé sur cette citation du chroniqueur de La Presse (et auteur de séries à succès) Réjean Tremblay…

Elle date de 1992, mais vieillit très, très bien…

On [les journalistes] ne sort plus les vraies histoires parce qu'elles dérangent les journalistes dans leur confort moral et psychologique. Parce qu'elles nous rendent moins populaires. Parce que c'est plus gratifiant d'être ami avec le boss de l'organisation, de voyager en première classe et d'être traité aux petits oignons que de se retrouver dans le fond de la cale à essayer de grapiller des billets de saison. C'est ça le journalisme aujourd'hui. D'un côté, il y a les patrons des entreprises de presse qui ont toutes sortes d'intérêts financiers en jeu, dont les amis sont ministres ou premiers ministres, dont les filles ou les fils sont mariés à des filles ou fils de ministres. De l'autre, il y a les journalistes syndiqués et leur syndicalisme fatigué, des journalistes qui gardent un semblant de passion en pensant à leur fond de pension et puis finalement, il a quelques jeunes, quelques ti-culs qui veulent, qui y croient et qui réussissent pendant quelques années. C'est ça la situation. Disons que c'est inquiétant.

J'ose espérer faire, encore, partie des ti-culs…