Une journaliste qui collabore à des magazines pour adolescentes se confie…
J'écris moi-même pour un magazine pour jeune fille. Pas Adorable, j'aurais refusé car je sais qu'ils font dans le pas très clean…Mais un autre qui s'adresse aux filles de 13 à 17 ans.
Mais c'est tout de même pas facile! T'as beau proposer des topos du genre des femmes qui font des métiers hors du commun et comment suivre leurs traces, ou encore essayer d'y mettre des filles d'une autre couleur que blanche…tu te fais dire oui ,oui on va y penser, en attendant écris-moi donc un dossier coloration de cheveux et un texte Psycho J'ai trahie ma best!
T'as pas envie, tu trouves ça insipide mais t'as un loyer et 3 enfants et ni Elle Québec ni Clin D'oeil ne font la file pour t'engager alors tu écris…Tu essaies d'y mettre un peu du tien, en rappelant, par exemple, que tu n'as pas besoin de te teindre les cheveux pour être belle ou de suivre la mode griffée pour être hot..mais reste que c'est toujours les mêmes sujets et les mêmes rengaines, on en fait des mini-femmes voués à la beauté et à la séduction.
Pour vivre, j'écris pour les Métrosexuels et les jeunes filles….avec de la chance et encore sûrement beaucoup de persévérance, j'écrirais peut être un jour pour des FEMMES! Mais en attendant, au moins, je tiens un peu le fort….
Lire aussi:
Magazine de filles, 4 septembre 2006
« Pour vivre, j’écris pour les Métrosexuels et les jeunes filles…. »
Pourquoi? Sans doute parce que ces catégories de gens sont les plus gros consommateurs des produits des annonceurs qui font vivre ces revues… et ces rédactrices.
Voyons le bon côté des choses: cela indique peut-être que de plus en plus de femmes adultes décrochent de plus en plus tôt de cette industrie qui carbure à vendre de la recette, de la robe, du maquillage, du romantisme, de l’angoisse…
Je serais curieux de voir les chiffres vérifiés de CCAB sur la circulation des « magazines féminins » classiques. Est-elle en réduction?
Incroyable!
Je travaille dans une maison d’hébergement pour jeunes filles en difficulté (12 à 17 ans) et la principale problématique rencontrée est le faible estime de soi (de quoi découlent une série de problèmes dont la toxicomanie, la délinquance, le suicide …).
Le gouvernement a beau mettre en place des programmes pour encourager les filles à foncer, pour les inviter à s’exprimer, à s’informer sur la sexualité, on leur remet des bourses pour qu’elles apprennent un métier spécialisé, ou aillent à l’université, on les encourage à s’impliquer dans les postes de direction ou en politique, on fait des études exhaustives sur l’état du féminisme au Québec, etc., mais plusieurs médias leur projettent des idéologies bien contradictoires.
Ils leur montrent des publicités de femmes fatales, de femmes objet, hypersexy, ils leur montrent une vision de la femme soumise, en état de séduction permanente. Ils n’encouragent pas la valeur intellectuelle en montrant des corps et en mettant de l’avant les qualités esthétiques (mode, vernis à ongles, coloration des cheveux, épilation etc.)Il n’y en a que pour le corps!!
Je suis déçue de voir que vous contribuez à véhiculer ces propos aux jeunes filles. Évidemment, c’est cela qui vend, qui crée des profits, mais c’est lourd de conséquences sur ces adolescentes. Et une génération handicapée n’apporte que peu d’espoir.
Si il faut écrire de la connerie pour vivre, c’est parce que ces la connerie qui vend.
Qui veut acheter de la connerie ?
Apparement la majorité.
Tant qu’il y aura de la demande pour de la merde, il y aura de l’offre pour la merde.
Essayer de passer une émission intelligente et/ou instructive. Et regarder les cotes d’écoutes.
Il y a pas grand monde qui souffrira d’un burn-out au cerveau…
Après avoir lu cela, j’avoue être un peu sous le choc. Je sais que les sujets abordés (ex. teinture, etc.) c’est ce qui vend le mieux auprès des petites filles… mais de là à ce que les sujets plus sérieux se fassent refuser. Je n’en reviens pas…. Les médias parlent suffisamment de l’hypersexualisation et les dirigeants de magazines pour jeunes filles ne s’en soucient pas. On ne connaît peut-être pas toutes les conséquences de l’hypersexualisation, mais peut-on svp s’en préoccuper un peu!
Il existe aussi la croyance (a laquelle j’adhère) comme quoi, les gens demande de la merde, parce que c’est tout ce qu’ils connaissent. Si on leur donnait autre chose, il en demanderait. Alors, il est faux de la part des médias de se déresponsabilisé sous pretexte que c’est ce qui vend.
Pourquoi alors un groupe de spécialistes ne met pas sur pied un magazine pour adolescentes qui serait à la fois vitaminé et vraiment instructif ? Pensez-vous que les ados et les compagnies embarqueraient dans l’aventure ? Que disent les études de marché là-dessus ?
Mais ça serait probablement encore mieux si les filles elles-mêmes en partaient un, avec l’aide de quelques adultes qui les conseilleraient. Qu’en pensez-vous ?
Il existe des médias, journaux, magazines et même une chaine de télé francophone qui offrent d’autre chose que de la merde.
Et ils vont chercher seulement 2% à 5% de la population.
Le choix leur est proposé. Le bon peuple a choisi.
Avant de s’en prendre au « bon peuple », regardons plutôt du côté de l’industrie pour qui les jeunes femmes sont un public *cible*, traqué sans répit par les méthodes les plus sophistiquées. « We sell eyes », dit l’industrie de la pub.
Leurs magazines sont portés non par les achats en kiosque mais par les achats de publicité, qui permet de multiplier les pages en 4 couleurs et surtout d’imposer des tirages écrasants dans tous les points de vente de la province.
Les magazines intelligents qui proposent une alternative au rêve ‘glossy’ – et il y a eu beaucoup de tentatives – sont vite éreintés.
Mépriser les lectrices, c’est faire le jeu de la grande entreprise qui les exploite.
Oui bien sûr !
Ce sont les grandes entreprises avec leur statégies démoniaques et les forces occultent du mal qui OBLIGENT les consommateurs à acheter le dernier exemplaire du manuel de la parfaite petite gourde.
Moi, au moins, je blâme le lectorat pour la pauvreté de ses choix.
Blâmer la grande industrie de la mode et la société en général signifie traiter le lecteur comme une poule pas de tête facilement manipulable et incapable de faire ses propres choix.
Et les obèses, c’est la faute des McDo sans doutes ?