Un commentaire de Maxime Labrecque, sur la télé Matante-friendly:
Ce n'est pas un peu du snobisme, ce matante-bashing qui a lieu ici?
Qu'un chroniqueur culturel ait des goûts très différents du mainstream, qu'il trouve la télé "pas assez osée" et qu'il n'écoute pas la Poule aux oeufs d'or et Faut le voir pour le coire, ça n'a rien de très surprenant.
Mais vous ne trouvez pas que de traiter le public en général de "matante" est un peu snob?
En tant que chroniqueur pour un hebdo culturel et "expert des médias", vous avez des goûts différents de la majorité. C'est normal, c'est comme ça dans tous les domaines.
On est toujours la "matante" de quelqu'un…
J'en conviens, ma théorie est teintée de mauvaise foi.
Mais elle se fonde tout de même sur de vraies statistiques. Selon Statistique Canada (automne 2004), les femmes de 50 à 59 ans regardent 32,3 heures de télévision par semaine (comparativement à 25,4 heures pour les hommes du même âge). Ce n'est pas tout, les femmes de 60 ans et plus regardent 42 heures de télévision/semaine (37 heures pour les hommes). Pour vous donner une idée, les femmes de 60 ans et plus regardent presque deux fois plus de télévision que la population prise dans son ensemble.
Donc, parmi toutes les tranches d'âge, ce sont les femmes de 50 ans et plus qui regardent le plus la télé au Québec.
Conclusion: si je suis un télédiffuseur privé qui souhaite attirer de gros auditoires, mieux vaut que mes émissions s'adressent d'abord aux femmes de 50 ans et plus. C'est une question mathématique.
Et il se trouve que toutes mes matantes ont 50 ans et plus… Ce qui ne m'empêche pas de les aimer!
wow, c’est vraiment un travail à temps plein d’être une matante.
De plus, si on tient compte du fait que plusieurs matantes travaillent déjà 35h par semaines, quand on ajoute la télévision, près de 70h heures de leur horaire est occupé. Franchement, je n’ai pas hâte d’en être rendue là, être matante, c’est trop de travail pour moi.
Le paradoxe, c’est que pour passer autant de temps devant la télé, il ne faut plus avoir grand’chose à faire de sa vie, ne pas avoir beaucoup d’argent pour sortir, etc.
Télécontention
Dans tous les centres d’accueil, on « corde » aujourd’hui les bénéficiaires en chaises roulantes devant le mégatéléviseur. Ils et elles ne peuvent même plus se lever pour échapper aux « pauses » publicitaires. Méga-cotes d’écoute!
Les fabricants de produits qui se fient à la simple cote d’écoute (sans distinction de groupes d’âges, de revenus, etc.) se font donc vendre des masses de non-acheteurs.
Sont-ils épais?
Ou leur stratégie serait-elle plutôt d’habituer des enfants – l’autre gros public de la télévision – à la consommation comme valeur suprême avant même qu’ils et elles n’aient d’argent?
À la limite, la vraie question est-elle celle d’écouter tel ou tel genre d’émission (sous prétexte que telle ou telle émission ‘tendance’ nous démarquerait des « matantes ») ou celle de perdre ou non 4,5 heures de sa vie devant un écran.
J’éteins celui-ci pour y penser…;-)
Je suis une femme de presque 50 ans. En 1970, j’avais 14 ans. J’écoutais Hendrix, Pink Floyd, Genesis, Strawbs, Harmonium, Maneige, Dionysos, PFM, King Crimson, Yes, etc. Aujourd’hui, j’adore U2, Keane, Our Lady Peace, Richard Séguin, Sylvain Cossette, Claire Pelletier, etc. Je lis autant le Monde Diplomatique que le Journal de Montréal, je regarde autant les Francs-Tireurs que Tout le monde en parle, j’écoute autant CHOM-FM que Rock-Détente.
Mes goûts sont très éclectiques. J’en connais beaucoup comme moi. Alors, sommes-nous si « matantes » que ça ?