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Un journal maigre, mais costaud

Paul Cauchon, du Devoir, dans sa chronique de ce matin, parle des défis des quotidiens payants devant la montée des gratuits.

Les pessimistes crient à la fin des grands quotidiens… Vraiment?

Pierre Delagrave, dans son dernier livre On efface tout et on recommence (éditions Multimondes) apporte l'éclairage du publicitaire sur la question…

Les quotidiens traditionnels ont plusieurs raisons de s'interroger au cours de cette décennie. Déclin de leur lectorat, perte de sources de revenus et succès de contenus légers dans les gratuits les conduisent à vouloir imiter ces derniers, ce qui pourrait être une grave erreur.

Le lectorat n'est qu'un des moyens d'évaluer les quotidiens, autrement la part de la publicité des grands formats aurait dû glisser en faveur des tabloïds. Annonceurs et agences de publicité portent un jugement qualitatif sur les quotidiens comme sur les autres médias. Ils tiennent compte de l'influence du quotidien.

En matière d'information, au Canada, le quotidien traditionnel pourrait avoir gagné en influence auprès des leaders d'opinion parce que la télévision et la radio ne diffusent qu'une quinzaine de manchettes par jour. Curleusement, la multiplication des sources d'information a plutôt augmenté la fréquence des mêmes manchettes que la diversité des nouvelles.

En d'autres mots, les publicitaires vont toujours vouloir rejoindre des "leaders d'opinion", des gens plus éduqués, avec de meilleurs revenus, qui influencent leurs milieux respectifs. Des patrons, des gestionnaires, des politiciens, des professeurs qui ne sont nullement intéressés par les "nouvelles lues en 17 minutes" offertes par les quotidiens gratuits comme Métro ou 24 heures.

Voilà pourquoi, au risque de heurter certaines sensibilités, je crois que Le Devoir est actuellement le quotidien qui ressemble le plus au genre de quotidiens qui prospéreront dans l'avenir. Un journal maigre, mais costaud.

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