Une suggestion de Martin Dufresne: les quotidiens comme "places publiques"…
J'ai lu, il y a longtemps, que la rubrique "Opinion des lecteurs" était la section la plus lue des imprimés, après la nouvelle faisant la manchette.
Il y a peut-être là un élément de solution.
Avec la multiplication des tribunes radio et l'arrivée de blogues ouverts à leurs lecteurs et lectrices et à leurs préoccupations, le journalisme acquiert une capacité de rétroaction et d'adaptation qui pourrait conduire des journalistes à agir en ***répartiteurs*** d'informations pertinentes auprès d'un plus vaste public, ainsi qu'en synthétiseurs d'une somme élargie de réflexions issues d'un public rapproché.
Ça me fait penser à un livre que je lis présentement, Médias et démocratie – Le grand malentendu d'Anne-Marie Gingras, professeure de science politique à l'Université Laval.
L'auteure démolit justement l'idée reçue voulant que les médias actuels soient une "agora"…
On ne peut concevoir les médias comme une agora où les enjeux sociaux seraient débattus librement, un lieu neutre, étranger aux conflits. Les médias sont au contraire interdépendants des pouvoirs politiques et économiques.
[…]
Pouvoirs politiques: les médias et les pouvoir politiques fonctionnent en vertu de principes semblables, comme l'insistance sur les personnalités. Ils construisent ensemble la "politique spectacle", une politique assimilée aux loisirs comme le sport, le théâtre et le jeu. Les personnages politiques deviennent des vedettes et les affaires publiques sont appréhendées comme des shows et fondées sur l'exaltation et la performance.[…]
Pouvoirs économiques: Les médias sont coincés entre la nécessaire rentabilité et une mission d'information publique, deux objectifs étrangers l'un à l'autre…
Ces propos semblent chercher à se conférer une très illusoire importance…
Les tribunes libres et les chroniques d’opinions sont de toute éternité un lieu d’expression de la plèbe. Par ce terme, malgré tout anobli par l’âge, j’entends ce qu’on appelait naguère les gérants d’estrade.
Un européen décrivait dernièrement (dans un blogue, justement)ceux-çi comme des mésadaptés sociaux, des petits frustrés qui cherchent à se mettre en valeur dans leur 2 et demi sous-sol en attendant leur chèque de béesse.
Je les lis à tous les jours, ces Moïse autoproclamés qui nous défilent sans cesse les mêmes clichés éculés plein de fautes d’ortographe; ou les autres petits prétentieux imbus d’eux-mêmes qui cherchent encore un auditoire à leur délires de diffusion de vérité infuse.
Rien là-dedans qui n’ait à voir avec de l’information pertinente.
Ça ne se ressemble pas à votre blogue préféré, ça?