Tenez, jeudi prochain, je participe à une table ronde à l'émission
Tour de piste de la Première chaîne de Radio-Canada. Le sujet: la nature distincte de la télévision québécoise…
J'aimerais avoir vos opinions sur la question…
-Trouvez-vous que la télévision québécoise se distingue vraiment des autres? La trouvez-vous originale? Si oui, à quel niveau?
-Trouvez-vous que nos séries copient souvent le style américain? Des exemples?
-Quelles séries, selon vous, (actuelles ou passées) ressemblent vraiment au Québec?
La télé québécoise n’est probablement pas la plus remarquable ni la plus relevée, mais elle se démarque certainement par l’ardeur et par la débrouillardise de ses artisans qui, souvent avec un brin d’herbe et deux ficelles (et quelques milliers de dollars, pour être plus juste), parviennent à produire des émissions de grande qualité. Son originalité ne se trouve pas si souvent dans son sens de la nouveauté, mais plutôt dans son audace, à mon avis. Aller chercher la plume du dramaturge Jean-Marc Dalpé pour apporter une nouvelle écriture à la télé («Temps dur») ou encore se moquer sciemment du système politique («Bunker, le cirque») sont de beaux exemples que la télé d’ici est encore capable d’oser.
Certes, l’écart est mince entre le Québec et les États-Unis. Dans le cas des séries qui s’inspirent sans honte de genres ou de styles américains – si l’on exclut les dérivés de téléréalité, dont les idioties campagnardes de Jacynthe et Anne-Marie Losique -, elles font souvent aussi bien («Un homme mort», fortement influencé par «24», «Fortier», «Tout sur moi»), pour ne pas dire mieux (la fabuleuse «Grande Ourse» et ses allures lynchiennes) que leurs sources d’inspiration.
Il est évident que le Québec n’est pas représenté dans son entier dans «La vie la vie» (une pièce d’anthologie) ou «Le bleu du ciel». Les séries qui nous ressemblent et nous rassemblent ont souvent parlé de notre histoire, tout en transigeant par le rire et les larmes. Au final, ce sont les personnages qui colorent une oeuvre de leur québécitude et qui forgent du coup l’identité de notre télévision. À l’instar de «La petite vie», grâce à laquelle des millions de Québécois se sont assis devant leur petit écran, je crois que le public d’ici a besoin de se reconnaître un peu dans ce qu’on lui montre, quitte à passer par le biais d’une caricature qui, même une fois grossie, n’en révèle pas moins des traits précieux de notre tempérament à nous, Québécois.
Bonne table ronde, donc…
En réponse à votre question, moi, quand je vois que quelqu’un prend le temps de traduire pour le marché québécois des émissions américaines comme « So you think you can dance » (La fièvre du mardi soir), « America’s got talent » (Du talent à revendre) ou « The Biggest Loser » (Qui perd gagne), je n’en reviens tout simplement pas. Si j’admets qu’il semble (malheureusement) y avoir un marché pour ce genre d’émission, je me dis en revanche que « nous » pourrions au moins acheter les droits de ces émissions et les refaire à la sauce québécoise. Ce serait (peut-être) un moindre mal…
En fait, ce qui est désolant dans tout ça, c’est que les gens prennent le temps de regarder ces émissions… Je me demande vraiment ce qu’ils y trouvent. Bof… dans l’fond, j’imagine que ce n’est pas pire que de regarder des ados attardés se « frencher » dans un spa… Faut croire que la matante aime ben ça se donner des p’tits frissons…
Bonne chance jeudi!
Je pense qu’on fait de la télé de qualité en général.
Même quand les sujets sont ridicules (je ne nommerais pas les émissions de TVA ou TQS), on fait quand même de la télé de qualité. (Je parle de production ici).
Avec peu de moyen, on réussi a donner un emballage professionnel à nos produits. (le contenant)
Maintenant pour ce qui est du contenu, on fait pas mieux que les autres. Le plus bas dénominateurs communs…